SEXE
ET CONFIDENCES
Nous exigeons le retour du Gros, Alain Turbide pour les intimes, et nous
suggérons même une pétition afin de forcer son retour
(bien des gens la signeraient d'une plume fébrile, car nous pouvions
nous identifier à cet homme imparfait, dont la masculinité
ordinaire n'a jamais menacé la nôtre. Mais ils l'ont remplacé
par un « stud », et ensuite ils ont même jeté
le « stud » pour finalement ne garder que Louise-Andrée
« Madonna » Saulnier, (la sémillante hôtesse de
l'émission, dont le Rastaquouère me dit de vous dire qu'elle
lui tente, mais il ignore comment faire les premiers pas auprès
d'une femme qui sûrement, avec tout son bagage d'expérience,
connaît plus de deux positions, et qui ne sont certainement pas les
plus anodines même pour mon boss qui en sait déjà beaucoup
en étudiant, tous les samedis matin, le comportement des gorilles
en rut au zoo de Hemmingford).
ÉLECTIONS
2000
Le parti
de Joe Clark c'était la crème! D'abord, il y a la FILLE de
Joe Clark, assez mignonne merci, qui faisait campagne avec papa, et qui
est âgée de 24 ans. Puis il y a la plus jeune candidate Tory
au pays (une jeune fille de dix-neuf ans)... Mary Ann Dewey-Plante, dans
un comté de l'Ontario. Elle a eu mon vote les gars! J'y appose mon
X très volontiers. Vive Joe Clark! En plus, c'est lui qui avait
l'air le plus chill dans les débats. Et sa cravate était
cool.
BALTHAZAR CONTRE
BALTHAZAR
Bon,
écoutez ça... Saviez-vous qu'il y avait un DEUXIÈME
groupe, à Montréal, qui s'appelait: Balthazar? Pas possible,
me direz-vous? Oui, ça l'est! Je les ai vus, ces crétins
congénitaux, à La Fureur, avec « celle sur la
tête de qui il faudrait mettre un sac en papier brun pour parvenir
à lui faire l'amour ». Ils sont sans talent, ils sont poseurs,
ils ont un CD sûrement consternant, et ils se croient des «
bums » (les « bums » nouvelle vague, à la Daniel
Boucher, qui sont nés à Outremont et qui s'habillent en Polo).
Mais le groupe de musique Balthazar, le vrai, avec le chanteur qui s'appelle
vraiment Balthazar, ce sont eux, les meilleurs. Comment se fait-il que
trois ou quatre idiots prétentieux puissent usurper un nom comme
ça et se fonder un petit groupe pépère reçu
tout net chez Véro? Il n'y a pas de lois? Je peux donc tourner un
film qui s'appelle Star Wars quand je veux? Je peux m'ouvrir une
compagnie qui s'appelle Coca-Cola? Eh bien, si j'avais su... Vous me lirez
plus jamais, ici, dans ce site de merde: j'vais fonder le New York Times,
moi!
TÉLÉROMANS
Je vais
vous disserter ça véhémentement à souhait au
sujet de ce gentil petit téléroman rose que tout le monde
aime: Quatre et demi! Si vous ne connaissez pas encore cette ineffable
connerie élevée au rang de Grand Art, c'est que vous êtes
tout à fait étranger au joli petit univers bon enfant papa-bonbon
ragnagna, que vous n'avez, pas une seule fois, été touché
par le doigt flasque et douillet de leur culture couche-tôt mon minou,
et, bref, que vous êtes Balthazar (le vrai, celui que c'est écrit
sur son acte de naissance).
Quatre
et demi, sur dix, c'est ce que ça vaut. C'est l'histoire, en
un mot, de tout le monde... de tous les publics... de toutes les classes
sociales... de toutes les générations. Quelqu'un a vraiment
bien pris soin, ici, d'inclure des personnages pour tous les goûts,
pour tous les styles de vie. C'est à un point tel qu'on se demande,
finalement, s'ils ne se sont pas fait conseiller par des maisons de sondage.
Il y a des ados, des petits couples en santé, célibataires
ou mariés ou colocataires, avec enfants, sans enfants, avec chiens,
sans chiens, avec chat, sans chat, des vieux, des pré-retraités,
un prof dans le vent, un écrivain prétentieux, un directeur
photo laid et onéreux, un motard caricatural, etc. En fait, tous
les rôles ont quelque chose de caricatural. Rien n'est crédible.
Rien. Absolument strictement décidément rien. Même
pas le personnage gai. C'est pour tout dire une farce asceptisée,
où l'on joue intelligemment sur les mots (« voir rouge »,
« avoir les bleus », « devenir vert » Ah! ah! ah!
ah! ah! ah! ah! ah! ah! ah! ah! ah! Que c'est DRÔLE!). On tente dans
cette émission de tirer dans tous les azimuts, mais on ne fait mouche
nulle part, parce qu'on est des lavettes. C'est toujours, ma foi, de trop
bon goût, politiquement correct, sans exagération. Les hommes
ne sont jamais sexuellement menaçants, là-dedans (les femmes
non plus d'ailleurs): ce sont, tous, des femmelettes émasculées,
de gros poodles, aux yeux humides émouvants, à l'oreille
molle (Zouvi, Brouillette), qui se fâchent, parfois, les joues rouges,
tapant des pieds, soufflant des narines, grotesques, fadasses... et reviennent
toujours au calme, avant que d'avoir trop fait monter leur pression artérielle,
parce que, ça, ce serait mauvais pour leur petite santé ma
chère petite maman de mon coeur, ben, ou-u-ui! Les femmes, elles
aussi, sont des caricatures « cucul », albumineuses, laiteuses
(car l'émission est en outre commanditée par nul autre que
Le Lait, sans farce, chose idoine)... C'est désolant au possible,
on ne peut rien dire d'autre, vraiment, à part que c'est le téléroman
le plus aimé, le plus regardé, le plus suivi, au Québec
(ils ont même une réunion annuelle, une sorte de Convention,
comme pour Star Trek), ce qui en dit long, fort long, immensément
long, sur le Québec, c'est-à-dire, mes petits poodles larmoyants,
sur NOUS!
Nous
sommes Quatre et demi, qu'on le veuille ou non. Nous sommes tous
des Pascal Constantin, des Louis, des Maude, des jeunes femmes en chaleur
qui dressons un tableau de tous nos voisins mâles ou des jeunes femmes
introverties ne pipant mot, des Maryse, des Renaud et des tout le reste.
C'est nous. Vous. Moi. Tout le monde... Même ici à Ma Commune
Légère! Le Rastaquouère est le pas gentil vétérinaire,
le rival envieux d'en face. Junior est le Nabot son fils spirituel et on
pourrait accoler l'un de ces personnages unidimensionnels aux membres de
toute Ma Commune sans exception. Amusez-vous à le faire, mais n'oubliez
pas: vous êtes vous aussi des Maudes et des Louis et des etc, etc.
Les
auteurs? Une conne et un gros zouf, tous deux passionnés par le
poil, les museaux, les puces, la litière, le collier, la laisse,
et n'allez pas croire que je vous décris là une perversion
sexuelle (quoique on ne sait jamais). Ensemble, ils animent une émission
sur les animaux domestiques. Ils vont à Sydney durant les Jeux,
afin de zieuter des bestioles. Ils écrivent ensemble une télésérie
avec des vétérinaires et des animaux. Ce sont de vraies bêtes!
Jamais ils ne s'arrêtent, mon vieux. Têtus comme des ânes.
Névrosés en plus: elle n'arrive jamais à rire d'elle-même
ne serait-ce qu'une seconde mais elle se moque sans cesse de lui (gentiment,
bien sûr... c'est juste de la taquinerie affectueuse!), et lui, il
joue son jeu, il fait le nono, se moque de lui-même, la fait paraître,
elle, plus mature, et plus brillante, et plus sérieuse, puisque
c'est ce qu'elle veut. Un vrai trésor de petit couple pour les psychiatres.
Jung aurait fait, certainement, une de ces indigestions...
Nos
auteurs de téléséries locaux, apprenant sur le tas
(d'idiots que nous sommes), ne savent rien trouver de plus lumineux ou
réussi ou original, par exemple, que de faire des anticastings partout:
le pas-gentil-gros-pas-beau-Bazinet devient un bon gars (Virginie); le
romantique-sombre-chevelu-Gab devient un clodo assez « dark »
(Deux Frères). Pas mal! Très recherché! Intelligent!
Pénétrant! Zen! Même que ça mérite le
Prix Nobel.
Rien
n'est vrai dans Virginie. Ça n'existe pas du monde de même,
viârge. Rien n'est vrai dans les Deux Frères. Ça n'existe
pas, dans le monde, des gars comme Kevin, qui se parlent tout seuls, assis
en position Spider-Man sur une table, dans une pièce vide. Ça
n'existe pas des profs comme Sabourin. À l'université, les
profs ce sont les étudiants d'un autre cours plus élevé,
dont le prof est lui-même un étudiant en maîtrise, dont
le directeur étudie au post-doctorat, et cetera. On se demande s'il
n'y a pas UN prof, au sommet de toute la pyramide. Et il n'est sûrement
pas comme Marcel Sabourin. C'est une farandole empirique de faux, tout
ça. Du toc. Pouah! La nausée. Une bonne soirée à
tous. Je vous laisse. Moi, je vais aller gerber.
David
Pêle-Mêle
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