DION-ANGÉLIL: BÉBÉ À VENDRE!
par Kalypso
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La fermière endimanchée s’est offert un bébé.
Question: «Combien a-t-il coûté?»
Réponse de (élocution difficile et éraillée, cancer latent oblige, il faut comprendre) René: «Non, la véritable question, c’est: «Combien - et ce uniquement en entrevues exclusives - nous a-t-il déjà rapporté?»

Paris-Moche, fouille-merde parisien, et Hola (haute littérature espagnole), pour ne citer que ceux-là, en tartinent leurs couvertures.

En fin d’année 2000, Michel Jasmin (journaliste? animateur? clown?), se réclamant fièrement de l’exclusivité de son intrusion dans la demeure luxueuse (mais de si mauvais goût! Au secours Roche-Bobois! Vive mon trois-pièces meublé IKEA!) des Dion-Angélil, a interviewé une Céline fringuée version années ‘70 et coiffée comme la femme bionique. Les propos, attendris et échangés sur un ton de confidence, ont fait larmoyer les chaumières... et se raviser les sceptiques. «Elle a su conserver toute sa simplicité, malgré sa renommée internationale! Millionnaire, mais si simple!»

Lorsque, il y a quelque quinze années, la voix tout en octaves et la pauvre gueule de Céline Dion se sont vues imprimées sur des microsillons, la critique musicale québécoise se pourléchait les babines. Les pseudo-intellos se sont ligués contre cette apparition vocale en se disant à part soi: «De la chair fraîche à vilipender! Ça va cogner! »

Et ça a cogné: à peine sortie du purin de sa banlieue, on l’y a retourné illico, la petite trouvaille du gros René. Passée dans le hachoir, consacrée bouc émissaire ultime des critiques du Québec, Céline à craqué et s’est réfugiée, petite chose fragile soudainement effarouchée, dans les bras de René. Par choix stratégique et afin de découvrir sa véritable identité sexuelle dans ces années troubles de l’adolescence, Céline a disparu quelques années, au terme desquelles elle est revenue plus forte, mais encore fringuée comme un cageot. Car Céline, avant  Coco Chanel, c’était une catastrophe vestimentaire.

René, homme d’affaires avant tout, a sorti poids et mesures: «Elle a une tronche de varan, mais une voix de cantatrice; sa mièvrerie fait rire, mais sa simplicité suscite la sympathie; retapons le produit - un coup de burin chez le dentiste, une coupe de cheveux chez Orbite -, et c’est parti, mon kiki! Après tout, il faut bien bouffer. Et donc, vendre. »

Céline retourne au boulot. Mais il faut attendre des années avant que Jean-Jacques Goldman lui offre des textes qui sauront émouvoir la France entière, et dans le même souffle, toute la francophonie. Maintenant que Céline chante des textes intelligents, on dit qu’elle possède un semblant de matière grise. Et la critique québécoise de se raviser, et d’effectuer - disgracieusement d’ailleurs - quelques pas en arrière. Facile: René a maintenant de quoi les acheter, tous autant qu’ils sont. Car, il faut bien l’admettre: ces petits merdeux de critiques se sont moqués non seulement de Céline, mais du Gros René surtout.

Tout ceci pour en venir à quoi? Pour souligner que le showbizz, c’est, tout compte fait, autant du spectacle que des affaires? Oui. Pour montrer que les critiques québécois font la vie dure à la grande majorité des artistes (du terroir) en devenir? Oui.
Mais avant tout pour rappeler que les épanchements candides de Céline sur la naissance de son marmot, que ses tribulations personnelles, professionnelles et artistiques exposées au grand jour sont calculées et étudiées au poil près.

Enfin, que dans ce monde tordu qu’est celui du show-business, il y a un manque flagrant d’authenticité, et que l’hypocrisie, sève vitale, coule dans les veines de tous ceux qui y participent, dans une plus ou moins large mesure.

La multi-millionnaire humble? J’ai des nausées.

Alors quand j’entends la «dernière entrevue exclusive de Céline» à la téloche, je ne puis m’empêcher de penser: «En un mot comme en mille, la mascarade des Dion-Angélil est repartie pour un tour, avec crédibilité accrue. »

Une dernière question, M’sieur: « Le petit René-Charles, récemment coté en bourse, il va chercher dans les combien? »
 
 

Kalypso
Apprentie Communale (Légère, mais pas facile)
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