C’est connu: nous sommes un site sans but lucratif. Nous n’avons même
jamais essayé de vous vendre nos T-shirts, ni rien d’autre. Nous
portons nos T-shirts entre nous, Gary Del Monte s’en sert pour recouvrir
sa taie d’oreiller et puis c’est tout. Faire chier ça n’est pas
notre style. Si vous nous considérez comme des journalistes, vous
êtes des fous... Le métier de journaliste est une vieille
institution sclérosée et bubonique. À présent,
nous sommes à l’ère des zines, et autres publications gratuites...
Un journaliste, ça reçoit un salaire. Nous, pas. C’est simple.
Et cela nous donne le droit (souverain) de dire n’importe quoi. Même
Pierre-Karl ne pourrait pas nous empêcher de dire « Pierre-Karl
est un con merdeux » si cela nous chante. Mais je me suis aperçu
de quelque chose de troublant, au fil des ans: les journalistes rémunérés
disent encore plus n’importe quoi que nous excepté au sujet de leurs
patrons. Que de bêtises... Que d’âneries consommées...
Et ils sont payés! C’est à n’y rien comprendre... Ils sont
parfaitement désorganisés et médiocres, alors que
ce devrait être nous. C’est le monde à l’envers... Voici mon
petit texte d’opinion (comme le disaient si bien nos mièvres professeurs
de français du CÉGEP). Je vais vous montrer ces connards
de journalistes sous leur jour véritable, qui n’impressionne vraiment
pas.
Premièrement,
ce sont tous de sacrés paresseux... Ils font tous confiance à
leur instinct, et ne ressentent absolument aucun besoin de se documenter
le moindrement sur quelque sujet que ce soit. Franco Nuovo assiste à
des spectacles, mais n’a même pas l’intelligence très élémentaire
de rapporter avec lui un exemplaire du programme, afin de pouvoir
citer le véritable titre des numéros qu’il a aimés
ou qu’il attaque, plutôt que de les réinventer au petit bonheur
la chance, et pour pouvoir épeler le nom des artistes correctement...
Le programme est gratuit. Il est distribué à tout le monde.
On a parfaitement le droit de le rapporter chez soi pour consultation ultérieure.
Eh oui! Je n’arrive pas à concevoir qu’un homme de l’an 2002 (si
on peut appeler ça un homme) puisse être à ce point
demeuré, et qu’il puisse carrément omettre d’emporter le
programme de spectacles dont il sait déjà qu’il va traiter
dans un article, pour ensuite faire des fautes d’orthographe en nommant
les artistes, et inventer des titres de numéros et des noms de disciplines.
C’est burlesque et ça me dépasse tout à fait. Imaginez:
s’il ne prend même plus la peine de conserver la documentation qu’on
lui remet en mains propres, croyez-vous vraiment qu’il prendra la peine
d’aller faire des recherches en bibliothèque? Ce serait un contresens!
Et lorsqu’on est un brillant trou noir comme Franco Nuovo, d’ailleurs,
qu’a-t-on besoin de vérifier la moindre chose aux sources? Puisqu’on
sait tout! Qu’on connaît tout! Se documenter, ça, c’est pour
les simples amateurs! Les pros tels que Franco outrepassent ce stade, et
ça les arrange, j’imagine; akèdia estin atonia psychès,
comme disait Evagre (nom d’un chien, est-ce que je me suis documenté,
moi, ou quoi?).
Ce n’est guère mieux à la télévision. Benoît
Dutrizac et Richard Martineau: nos deux monstres sacrés du Rien.
Les apôtres du vide consommé reprochant à leurs invités
d’être de gauche, de droite, du centre, et cetera. La lèvre
méprisante, le ton doctoral, ils disent: « Tu es de gauche.
» ou « Tu es de droite. » Pour leur plaire vraiment,
il faudrait être de Rien, comme eux. Changer d’opinion à chaque
heure... Leur doctrine, c’est: Rien ne mérite notre respect;
nous ne nous tairons jamais; et nous avons toujours raison; nous sommes
vides mais bien-pensants; vive le party, à bas les responsabilités!
Édifiant!
Est-ce que ces imbéciles heureux de l’être prétendent
nous en faire accroire, véritablement? D’ailleurs quel âge
ont ces crétins grisonnants? Cinquante? N’est-ce pas déjà
un peu tard pour tenir des discours d’adolescents rebelles fumeurs de joints?
« À une saison de sa vie, l’homme peut sans doute s’enivrer
de l’image idyllique d’un monde sans contrainte, sans étiquette,
sans autre règle sociale que celle de la spontanéité
et du désir. Mais cela peut-il durer? » (P. Tillard) Ça
dure toujours à ce que je vois! Nos deux apôtres de la vacuité-groove-yeah-ayons-du-fun
vont probablement tenir (encore et toujours) le même discours lorsqu’ils
seront au foyer pour vieillards. Changer toujours d’avis, ils n’en changent
pas. C’est leur gauche et leur droite et leur centre à eux. Oui
ils sont de gauche - droite - centre - droite - gauche - centre, un peu
comme à La Ronde... Leur émission pourrait bien s’intituler
Six Flags et ça ne changerait rien à l’affaire.
Je ne suis pas raëlien, mais franchement, l’honnêteté
intellectuelle obligerait n’importe qui à saluer la performance
de Raël lors de son entrevue avec ce fion malhonnête qu’est
Richard Martineau, un homme dont les scrupules sont aussi inexistantes
que les thèses. La lâcheté de ses attaques était
à pleurer. Il n’avait absolument aucune munition, hormis les calomnies
habituelles dont faisaient déjà énormément
usage les sbires de Torquemada il y a plus de quatre siècles...
Il n’est pas un seul de ses pathétiques arguments que Raël
n’ait désamorçé ou même mis en pièces
avec autant de facilité qu’un enfant ouvre un jeu de Lego usagé.
C’était consternant de noter la non-préparation d’un gars
qui se prétend professionnel, durant une entrevue qu’il croyait
bien devoir être « du gâteau ». Le fait est que
Raël, que l’on soit d’accord ou pas avec ce qu’il avance, est un homme
immensément plus intelligent que Martineau - le - lâche -
approximatif - et - parfait - produit - de - sa - génération
- désinvolte - et - je - m’en - foutiste. C’est absolument vrai!
Si l’on est prêt à admettre que des hommes ont changé
l’eau en vin et ouvert les eaux de ma mer des Roseaux, alors on peut également
admettre que ces mêmes êtres vivent encore, et sous une autre
forme, quelque part dans l’immensité du firmament. C’est fou, oui;
mais le Déluge aussi, c’est fou; et les quatre cavaliers de l’Apocalypse
aussi, c’est fou; alors, quoi? De quoi parle-t-on, ici? C’est une question
de terminologie, tout ça. Si la Bible avait été rédigée
en jargon scientifique, et que les bouquins de Raël étaient
de la littérature allégorique, ce serait l’inverse... C’est
parce que Raël emploie des termes modernes, que Martineau veut se
le farcir. S’il s’était contenté d’écrire tout cela
vaguement, comme Nostradamus ou comme Tolkien dans Le Silmarillion,
personne n’aurait rien pu dire. Même pas Martineau! Ç’aurait
été facétieux, de dire quoi que ce soit... Alors,
donc, sur le fond, aucune objection. Si tout le discours de Raël avait
été nébuleux comme les saintes Écritures, ses
fidèles ne seraient considérés en fin de compte que
comme une religion parmi tant d’autres et a-t-on déjà vu
l’imbécile de service (Martineau) s’en prendre aux gnostiques ou
aux coptes ou aux sunnites ou aux vaudous? Mais il n’a pas compris ça.
Peu ou prou, il attaquait la forme, non le fond. Pas une seule fois, durant
l’entrevue, n’a-t-il attaqué le fond. Il en est in-ca-pable. N’oublions
pas qu’il s’agit simplement de Richard Martineau, et non de Théodore
Stoudite... Alors s’il ne peut, par impuissance didactique, s’en prendre
au fond, il s’en prendra à la forme! Et Raël de déconstruire
ces enfantillages, un par un. « Vous êtes fou », dit
Martineau. Et Raël répond: « Le Pape aussi; il croit
au Purgatoire, et au Jugement dernier. » Martineau dit: « L’un
de vos prêtres a été accusé de pédophilie!
» Raël rétorque: « Et aussi des imams et des rabbins
et des révérends et des grands-maîtres yogis. »
Et ça continuait comme ça; rien de profond. Des incidences.
Il n’y a même pas eu affrontement entre deux cerveaux: tout ce que
Martineau faisait, c’était de donner des coups de couteau dans l’eau:
« Est-ce que la drogue est bonne, monsieur Raël? » Et
l’on peut assez facilement imaginer, quand est posée cette question
absurde, la réaction du public-cible de l’émission, c’est-à-dire
les jeunes adultes du Plateau ou de Laval aussi médiocrement cultivés
que l’intervieweur et qui y vont de leur ricanement amorphe et douteux:
Hon! hon! hon! hon! hon! hon! hon! hon! hon! la drogue est-tu bonne m’sieur?
hon! hon! hon!
Risible
en effet, mais pour de tout autres raisons manifestement.
Martineau
est un puits sahélien de bêtise sans fond. La légitimité
ignare dont il essaie de se faire le digne représentant lui va aussi
bien qu’un gant de satin à un cachalot. Tout ce qu’il dit est enfantin
et fait long feu. Il n’a pas le moindre argument même vaguement théologique
à opposer à son invité sur le thème de la croyance,
et n’a pas une donnée, pas un seul argument scientifique à
lui opposer dans le domaine du clonage, par exemple. Et pourtant il assène
le peu qu’il a, autrement dit rien du tout, d’un ton péremptoire
qui appelle l’hilarité malgré soi. Il est imbécilissime
au point de ne pas être conscient du tout qu’il a perdu ce débat,
qu’il a été battu à plate couture, qu’il a été
l’artisan empressé de sa propre défaite, qu’il s’est tourné
lui-même en ridicule avec une compétence splendide (sa seule
compétence, d’ailleurs). Je suis persuadé qu’il croit
avoir gagné. Car il est des êtres en ce monde dont la
forfanterie est telle qu’il ne leur est même pas donné de
s’apercevoir de leur propre débâcle, lorsque débâcle
il y a... Il faut discuter le moins souvent possible avec des gens de si
mauvaise foi.
Et au féminin? Hum! Il n’y a pas foule. Y a-t-il une voix prépondérante,
qui s’élève au-dessus des autres, dans le poulailler? Je
ne crois pas. Marie-France Bazzo n’est pas si mal. Je l’adorais en 1988
dans son émission avec Pierre Bourgault. Lysiane Gagnon au moins
a le réflexe judicieux de documenter ses articles. Odile Tremblay
a écrit quelques bonnes choses, mais son employeur l’oblige à
noyer ces bons mots sous le déluge contractuel et torrentiel de
phrases insignifiantes; si elle avait la liberté d’écrire
une colonne lorsqu’elle en a envie, et non pas de devoir livrer la copie
chaque semaine à la date de tombée... Mais nous ne vivons
pas dans un monde utopique! Et ne parlons même pas de Nathalie Petrowski,
malséante quatre-vingt-dix-neuf fois sur cent, par conditionnement
génétique, pourrait-on croire, automatiquement, comme une
pimbèche-rombière-horloge suisse, elle ne peut s’en empêcher...
Elle est de la génération qui a montré aux autres
à être connes: les demoiselles nées entre 1960 et 70,
revendicatrices, un peu effrontées, un peu amères, un peu
anxieuses, un peu pénibles. Les Isabelle Maréchal, Pénélope
McQuade et Johanne Fontaine par exemple: Riot Grrrls québécoises.
Et n’oublions pas Marie Plourde, lourde de suffisance exacerbée,
avec son petit air entendu.
Comment
créer de toutes pièces une nouvelle vedette de cinéma?
Rien de plus facile! Vous prenez, tout d’abord, un nom de breuvage alcoolisé
(en français ou en anglais, peu importe, du moment que c’est un
nom de trois lettres), et puis vous accolez, juste après, un nom
de carburant. Gin Sans Plomb. Rye Super. Rum Ordinaire. Vin Diesel.
David
Pêle-Mêle
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