DIATRIBE SUR LES JOURNALEUX
par David Pêle-Mêle
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      C’est connu: nous sommes un site sans but lucratif. Nous n’avons même jamais essayé de vous vendre nos T-shirts, ni rien d’autre. Nous portons nos T-shirts entre nous, Gary Del Monte s’en sert pour recouvrir sa taie d’oreiller et puis c’est tout. Faire chier ça n’est pas notre style. Si vous nous considérez comme des journalistes, vous êtes des fous... Le métier de journaliste est une vieille institution sclérosée et bubonique. À présent, nous sommes à l’ère des zines, et autres publications gratuites... Un journaliste, ça reçoit un salaire. Nous, pas. C’est simple. Et cela nous donne le droit (souverain) de dire n’importe quoi. Même Pierre-Karl ne pourrait pas nous empêcher de dire « Pierre-Karl est un con merdeux » si cela nous chante. Mais je me suis aperçu de quelque chose de troublant, au fil des ans: les journalistes rémunérés disent encore plus n’importe quoi que nous excepté au sujet de leurs patrons. Que de bêtises... Que d’âneries consommées... Et ils sont payés! C’est à n’y rien comprendre... Ils sont parfaitement désorganisés et médiocres, alors que ce devrait être nous. C’est le monde à l’envers... Voici mon petit texte d’opinion (comme le disaient si bien nos mièvres professeurs de français du CÉGEP). Je vais vous montrer ces connards de journalistes sous leur jour véritable, qui n’impressionne vraiment pas.

   Premièrement, ce sont tous de sacrés paresseux... Ils font tous confiance à leur instinct, et ne ressentent absolument aucun besoin de se documenter le moindrement sur quelque sujet que ce soit. Franco Nuovo assiste à des spectacles, mais n’a même pas l’intelligence très élémentaire de rapporter avec lui un exemplaire du programme, afin de pouvoir citer le véritable titre des numéros qu’il a aimés ou qu’il attaque, plutôt que de les réinventer au petit bonheur la chance, et pour pouvoir épeler le nom des artistes correctement... Le programme est gratuit. Il est distribué à tout le monde. On a parfaitement le droit de le rapporter chez soi pour consultation ultérieure. Eh oui! Je n’arrive pas à concevoir qu’un homme de l’an 2002 (si on peut appeler ça un homme) puisse être à ce point demeuré, et qu’il puisse carrément omettre d’emporter le programme de spectacles dont il sait déjà qu’il va traiter dans un article, pour ensuite faire des fautes d’orthographe en nommant les artistes, et inventer des titres de numéros et des noms de disciplines. C’est burlesque et ça me dépasse tout à fait. Imaginez: s’il ne prend même plus la peine de conserver la documentation qu’on lui remet en mains propres, croyez-vous vraiment qu’il prendra la peine d’aller faire des recherches en bibliothèque? Ce serait un contresens! Et lorsqu’on est un brillant trou noir comme Franco Nuovo, d’ailleurs, qu’a-t-on besoin de vérifier la moindre chose aux sources? Puisqu’on sait tout! Qu’on connaît tout! Se documenter, ça, c’est pour les simples amateurs! Les pros tels que Franco outrepassent ce stade, et ça les arrange, j’imagine; akèdia estin atonia psychès, comme disait Evagre (nom d’un chien, est-ce que je me suis documenté, moi, ou quoi?).

    Ce n’est guère mieux à la télévision. Benoît Dutrizac et Richard Martineau: nos deux monstres sacrés du Rien. Les apôtres du vide consommé reprochant à leurs invités d’être de gauche, de droite, du centre, et cetera. La lèvre méprisante, le ton doctoral, ils disent: « Tu es de gauche. » ou « Tu es de droite. » Pour leur plaire vraiment, il faudrait être de Rien, comme eux. Changer d’opinion à chaque heure... Leur doctrine, c’est: Rien ne mérite notre respect; nous ne nous tairons jamais; et nous avons toujours raison; nous sommes vides mais bien-pensants; vive le party, à bas les responsabilités!

   Édifiant! Est-ce que ces imbéciles heureux de l’être prétendent nous en faire accroire, véritablement? D’ailleurs quel âge ont ces crétins grisonnants? Cinquante? N’est-ce pas déjà un peu tard pour tenir des discours d’adolescents rebelles fumeurs de joints? « À une saison de sa vie, l’homme peut sans doute s’enivrer de l’image idyllique d’un monde sans contrainte, sans étiquette, sans autre règle sociale que celle de la spontanéité et du désir. Mais cela peut-il durer? » (P. Tillard) Ça dure toujours à ce que je vois! Nos deux apôtres de la vacuité-groove-yeah-ayons-du-fun vont probablement tenir (encore et toujours) le même discours lorsqu’ils seront au foyer pour vieillards. Changer toujours d’avis, ils n’en changent pas. C’est leur gauche et leur droite et leur centre à eux. Oui ils sont de gauche - droite - centre - droite - gauche - centre, un peu comme à La Ronde... Leur émission pourrait bien s’intituler Six Flags et ça ne changerait rien à l’affaire.

    Je ne suis pas raëlien, mais franchement, l’honnêteté intellectuelle obligerait n’importe qui à saluer la performance de Raël lors de son entrevue avec ce fion malhonnête qu’est Richard Martineau, un homme dont les scrupules sont aussi inexistantes que les thèses. La lâcheté de ses attaques était à pleurer. Il n’avait absolument aucune munition, hormis les calomnies habituelles dont faisaient déjà énormément usage les sbires de Torquemada il y a plus de quatre siècles... Il n’est pas un seul de ses pathétiques arguments que Raël n’ait désamorçé ou même mis en pièces avec autant de facilité qu’un enfant ouvre un jeu de Lego usagé. C’était consternant de noter la non-préparation d’un gars qui se prétend professionnel, durant une entrevue qu’il croyait bien devoir être « du gâteau ». Le fait est que Raël, que l’on soit d’accord ou pas avec ce qu’il avance, est un homme immensément plus intelligent que Martineau - le - lâche - approximatif - et - parfait - produit - de - sa - génération - désinvolte - et - je - m’en - foutiste. C’est absolument vrai! Si l’on est prêt à admettre que des hommes ont changé l’eau en vin et ouvert les eaux de ma mer des Roseaux, alors on peut également admettre que ces mêmes êtres vivent encore, et sous une autre forme, quelque part dans l’immensité du firmament. C’est fou, oui; mais le Déluge aussi, c’est fou; et les quatre cavaliers de l’Apocalypse aussi, c’est fou; alors, quoi? De quoi parle-t-on, ici? C’est une question de terminologie, tout ça. Si la Bible avait été rédigée en jargon scientifique, et que les bouquins de Raël étaient de la littérature allégorique, ce serait l’inverse... C’est parce que Raël emploie des termes modernes, que Martineau veut se le farcir. S’il s’était contenté d’écrire tout cela vaguement, comme Nostradamus ou comme Tolkien dans Le Silmarillion, personne n’aurait rien pu dire. Même pas Martineau! Ç’aurait été facétieux, de dire quoi que ce soit... Alors, donc, sur le fond, aucune objection. Si tout le discours de Raël avait été nébuleux comme les saintes Écritures, ses fidèles ne seraient considérés en fin de compte que comme une religion parmi tant d’autres et a-t-on déjà vu l’imbécile de service (Martineau) s’en prendre aux gnostiques ou aux coptes ou aux sunnites ou aux vaudous? Mais il n’a pas compris ça. Peu ou prou, il attaquait la forme, non le fond. Pas une seule fois, durant l’entrevue, n’a-t-il attaqué le fond. Il en est in-ca-pable. N’oublions pas qu’il s’agit simplement de Richard Martineau, et non de Théodore Stoudite... Alors s’il ne peut, par impuissance didactique, s’en prendre au fond, il s’en prendra à la forme! Et Raël de déconstruire ces enfantillages, un par un. « Vous êtes fou », dit Martineau. Et Raël répond: « Le Pape aussi; il croit au Purgatoire, et au Jugement dernier. » Martineau dit: « L’un de vos prêtres a été accusé de pédophilie! » Raël rétorque: « Et aussi des imams et des rabbins et des révérends et des grands-maîtres yogis. » Et ça continuait comme ça; rien de profond. Des incidences. Il n’y a même pas eu affrontement entre deux cerveaux: tout ce que Martineau faisait, c’était de donner des coups de couteau dans l’eau: « Est-ce que la drogue est bonne, monsieur Raël? » Et l’on peut assez facilement imaginer, quand est posée cette question absurde, la réaction du public-cible de l’émission, c’est-à-dire les jeunes adultes du Plateau ou de Laval aussi médiocrement cultivés que l’intervieweur et qui y vont de leur ricanement amorphe et douteux: Hon! hon! hon! hon! hon! hon! hon! hon! hon! la drogue est-tu bonne m’sieur? hon! hon! hon!

   Risible en effet, mais pour de tout autres raisons manifestement.

   Martineau est un puits sahélien de bêtise sans fond. La légitimité ignare dont il essaie de se faire le digne représentant lui va aussi bien qu’un gant de satin à un cachalot. Tout ce qu’il dit est enfantin et fait long feu. Il n’a pas le moindre argument même vaguement théologique à opposer à son invité sur le thème de la croyance, et n’a pas une donnée, pas un seul argument scientifique à lui opposer dans le domaine du clonage, par exemple. Et pourtant il assène le peu qu’il a, autrement dit rien du tout, d’un ton péremptoire qui appelle l’hilarité malgré soi. Il est imbécilissime au point de ne pas être conscient du tout qu’il a perdu ce débat, qu’il a été battu à plate couture, qu’il a été l’artisan empressé de sa propre défaite, qu’il s’est tourné lui-même en ridicule avec une compétence splendide (sa seule compétence, d’ailleurs). Je suis persuadé qu’il croit avoir gagné. Car il est des êtres en ce monde dont la forfanterie est telle qu’il ne leur est même pas donné de s’apercevoir de leur propre débâcle, lorsque débâcle il y a... Il faut discuter le moins souvent possible avec des gens de si mauvaise foi.

    Et au féminin? Hum! Il n’y a pas foule. Y a-t-il une voix prépondérante, qui s’élève au-dessus des autres, dans le poulailler? Je ne crois pas. Marie-France Bazzo n’est pas si mal. Je l’adorais en 1988 dans son émission avec Pierre Bourgault. Lysiane Gagnon au moins a le réflexe judicieux de documenter ses articles. Odile Tremblay a écrit quelques bonnes choses, mais son employeur l’oblige à noyer ces bons mots sous le déluge contractuel et torrentiel de phrases insignifiantes; si elle avait la liberté d’écrire une colonne lorsqu’elle en a envie, et non pas de devoir livrer la copie chaque semaine à la date de tombée... Mais nous ne vivons pas dans un monde utopique! Et ne parlons même pas de Nathalie Petrowski, malséante quatre-vingt-dix-neuf fois sur cent, par conditionnement génétique, pourrait-on croire, automatiquement, comme une pimbèche-rombière-horloge suisse, elle ne peut s’en empêcher... Elle est de la génération qui a montré aux autres à être connes: les demoiselles nées entre 1960 et 70, revendicatrices, un peu effrontées, un peu amères, un peu anxieuses, un peu pénibles. Les Isabelle Maréchal, Pénélope McQuade et Johanne Fontaine par exemple: Riot Grrrls québécoises. Et n’oublions pas Marie Plourde, lourde de suffisance exacerbée, avec son petit air entendu.

   Comment créer de toutes pièces une nouvelle vedette de cinéma? Rien de plus facile! Vous prenez, tout d’abord, un nom de breuvage alcoolisé (en français ou en anglais, peu importe, du moment que c’est un nom de trois lettres), et puis vous accolez, juste après, un nom de carburant. Gin Sans Plomb. Rye Super. Rum Ordinaire. Vin Diesel.
 
 

David Pêle-Mêle 
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