ÉROTOCRATIE
LE BORDEL
par Gary Del Monte
.
Nous roulions vers le bordel. Mignolet semblait radieux, mais nous ignorions la cause de son bonheur. Valentin me parla de madame de Nazir Khan, et je me laissai aller à lui parler de Mathilde. 

- N'empêche qu'il est bon de n'avoir qu'une maîtresse, lui dis-je, alors que notre véhicule était secoué par la route qui était mauvaise.
- Mais, Gustave, tu sais combien la fidélité est un sentiment que je déteste. 
- Je persiste à dire que l'amour croît avec l'usage. Après quelque temps, tu ne peux qu'admettre que le sexe
s'améliore.
- Je ne réserve l'exclusivité à aucune femme. Jamais je ne m'abaisserais à passer outre une occasion.
- Je trouve les autres femmes jolies, mais c'est encore Mathilde que je préfère. Elle a des yeux de chat persan, une bouche charnue et sensuelle, un cou et des seins délicats, et un sexe étroit, dont la familiarité m’attache profondément.
- Vous avez chacun des femmes qui vous sont exclusivement échues, dit Mignolet. Quand donc aurai-je une Mathilde ou une Marie de Nazir Khan qui ne m'appartiendra qu'à moi seul?

Malgré notre profonde passion pour le libertinage, Mignolet et moi étions d'accord que rien n'est plus doux qu'une femme qui se dévoue à vous seul. J'éprouvai quelques remords après la scène intense que je venais de vivre avec Isabelle et Valentin. Sans savoir pourquoi, j'éprouvais un étrange sentiment de perfidie. En fait, je brûlais de me retrouver dans les bras de ma tendre Mathilde. Ce soir-là, elle devait être déguisée en conquistadore, mais je décidai de ne pas dévoiler ce secret à mes chers amis. 

Au bordel, tout se passait comme d'habitude, excepté que le bal masqué avait attiré un nombre élevé de participants. Parmi ceux-ci se trouvaient certainement des étrangers, car on ne pouvait que remarquer comment plusieurs personnes avaient un comportement gêné. Toutefois, l'orgie s'annonçait bonne. Il y avait quelques filles destinées à perdre leur virginité avant la fin de la nuit. François d'Eautrouble et ma chère Mathilde étaient absents. 

Madame Oscar était une vieille femme dont les frasques avaient quelque chose de repoussant. 

Il vint deux femmes qui ne portaient qu'un voile en guise de vêtement. Le reste de leur corps était entièrement nu. Il aurait été trop évident que je les observe tout de go. Cependant, après quelques minutes, je me mis à dévisager leurs corps, et je fus étonné de voir que l'un de ces deux corps m'était familier! Ces courbes sensuelles, ces grandes jambes blondes, ce mignon petit pubis... ce ne pouvait qu'être Isabelle de Chérilus, avec qui j'avais fait l'amour à peine une heure plus tôt, en compagnie de Valentin.

J'appris plus tard que la personne qui était venue avec elle n'était autre que la princesse elle-même, qui avait décidé de participer à l'orgie. La soirée débuta par une petite séance, dans laquelle quatre nobles l'entouraient comme les planètes entourent le soleil. Le duc la pénétra pendant qu'elle suçait le comte et masturbait les deux marquis. Les quatre nobles vinrent en même temps.

Les heures passaient, et toute cette société buvait des vins exquis, se tenait des propos galants, riait et s'embrassait. Mignolet me dit qu'il croyait reconnaître le parfum de l'archiduchesse de *** sur une femme portant un masque grimaçant. Il s'approcha d'elle et lui murmura qu'il savait qui elle était. Je n'étais pas loin. L'archiduchesse dut laisser tomber son masque. Mignolet lui demanda pourquoi elle s'était enfuie de chez madame de Nazir Khan cet après-midi. 

- J'ai surpris votre ami Gustave, dit l'archiduchesse.
- Il observait la marquise de Nazir Khan, avec votre cher Valentin, dit Mignolet.

L'archiduchesse de *** parut ébranlée par cette confidence. Mignolet se mit à lui murmurer des paroles douces, que je ne compris point. Je les vis se mettre un peu à l'écart. Mignolet eut l'audace de retirer son pantalon, libérant ainsi sa verge qui avait la forme d'une banane. Cela m'amusa beaucoup. L'archiduchesse céda aux demandes de Mignolet de la façon suivante: après avoir craché dans ses mains pour augmenter la vélocité de ce qu'elle allait entreprendre, *** se mit à frotter rapidement la verge de Mignolet, tout en regardant ailleurs. 

Ce manège dura quelques minutes, puis Mignolet éjacula en direction des rideaux de madame Oscar. Tout au long de cette scène, *** n'avait fait que le masturber, et jamais elle ne s'était laissée toucher par mon vicieux ami. 

- Ma chère ***, dit Mignolet, jamais je ne connus pareil amour. 
- Chevalier, soyez persuadé que pour moi il n'y a pas grand sentiment dans ce que je vous ai fait. 

Les abandonnant à leurs discussions frivoles, je me mis à chercher Mathilde mais ne trouvai nulle courtisane costumée en conquistadore. Je consultai ma montre ; il était très tard, et elle s'était probablement dégonflée. Je me mis à boire du champagne démesurément, ce qui fut de bon ton dans cette soirée d'orgie intense. 

Soudain il fut temps que j'allasse faire excrétion de mes digestions naturelles. Je pris congé de mes interlocuteurs, et en me dirigeant vers l'endroit convenu, je vis, déguisé en conquistadore, quelqu’un gravir les escaliers et se rendre au deuxième étage. J'empruntai lentement le chemin qu'avait pris cette personne qui était fort probablement ma Mathilde chérie.

Dans une chambre je la vis. Elle avait enlevé plusieurs morceaux de son beau costume, à l'exception de ses bottes, et elle s'apprêtait à faire l'amour avec Valentin. Pourquoi, je l'ignore. Les moeurs étaient ainsi. J'étais paralysé, je ne pouvais rien dire. Je crois qu'ils ne me virent pas. 

Valentin se mit à lui dévorer le sexe, et je vis le Sillon d'Or de ma Mathilde déverser dans sa bouche un torrent de miel libidinal. Elle se positionna ensuite sur lui, de manière à ce que leur corps formât un 69 parfait. Jamais n'avait-elle voulu faire cela avec moi! Je voyais la langue de Valentin explorer les cavités de la Vallée de la Joie et l'anus de ma bien-aimée, pendant qu'elle suçait son phallus avec un art expert que je ne lui connaissais que trop bien. 

Soudain, tout ce voyeurisme me lassa. J'entrai dans la chambre ; je ne sais pas ce qui me prit : je provoquai
Valentin en duel. 

- Soit, répondit-il. Rencontrons-nous demain, à l'aube, dit ce dernier sans que Mathilde ne cesse de le sucer.
Au contraire, en m'aperçevant, elle s'était mise à augmenter le rythme de la fellation, se servant même de ses mains pour accentuer l'effet positif sur le sexe de Valentin. 

Je rentrai chez moi seul, et ne pus fermer l'oeil de la nuit. 

 * * *

Peu avant l'aube, mon domestique Stéphane vint m'avertir qu'une dame venait s'enquérir de mon état. Elle devait être fort jolie pour que Stéphane ait l'audace de venir troubler mon sommeil. Je lui permis de la faire monter. Quelques minutes plus tard, Marie de Nazir Khan se tenait près de mon lit. 

- Cet après-midi, vous me fîtes de jolis discours, et m'expliquâtes votre inclination pour ma personne. Tiendrez-vous ici le même langage? 
- Je crois pouvoir être en mesure de vous démontrer toute l'étendue de ma passion, si vous acceptez de vous dévêtir et de partager ma couche. 
- Ce soir Valentin est parti avec une courtisane nommée Mathilde. Il ne mérite plus mon attention exclusive.
J'accepte de m'offrir à vous. 

Je ne pus retenir une larme en songeant à ma douce maîtresse, qui maintenant était dans les bras de mon perfide ami. Marie de Nazir Khan m'enlevoppa de ses petits bras vigoureux, et de ses tendres baisers. Elle alla jusqu'à faire entrer l'une de ses mains dans mon pantalon de drap amazone, et à se saisir de ma tige de Jade: ce fut assez pour que je fasse sur elle le bond de la bête féroce. 

De cette façon, je n'eus aucune difficulté à me guérir de la passion funeste que Mathilde m'avait inspiré. 
 
 

Gary Del Monte 
.
..
OPTIONS DE NAVIGATION
HAUT DE LA PAGE - ACCUEIL - CONTES ET RÉCITS - VIE COMMUNE - BASTONNADE
DÉSOBLIGEANCE - BARATINAGE - LIENS FAVORIS - TEXTES DIVERS - NOS HOMMAGES

Hit-Parade

.

© 1997-2001 Rastaquouèbec Divertissement -Tous droits réservés