Une fois guéri, je retournai tous les jours chez Madame de Nazir
Khan, conformément à ses désirs. Je m'amusais beaucoup,
et j'étais surtout pris d'un goût vif pour l'archiduchesse
de ***, particulièrement depuis que j'avais développé
l'idée de la ravir à mon ancien camarade Valentin de Bellehumeur.
- Je crois que Valentin m'aime à
la folie, dit un jour *** de Belletête.
- Vous avez raison, fit le vicomte de Pittiglio.
Il a perdu la tête, et rêve depuis longtemps d'obtenir vos
divines faveurs. Vous devriez lui céder, car tout cela devient gênant.
- En effet, répondit le baron de
Trinque.
- Vous avez tort, dis-je. Archiduchesse,
permettez-moi de vous glisser quelques conseils sur celui qui naguère
fut mon ami. Cet homme ne sera bon qu'à vous imposer toutes ses
bizarreries, et je ne parle pas des jeux de l'amour. Non, je veux dire
par là que vous aurez à souffrir un homme pour qui seul paraître
est important. Une fois assuré de vos faveurs, il vous méprisera.
Las de ces médisances,
Marie de Nazir Khan, le vicomte de Pittiglio et le baron de Trinque s'éloignèrent,
sans doute dans le but d'ajouter du sang neuf à l'orgie qui se déroulait
dans la pièce voisine. Je continuai à me venger de mon ami
en le salissant auprès de celle qu'il aimait:
- Vous avez, de plus, sûrement remarqué
comment Valentin est un médiocre amant.
- Vous vous trompez, dit ***. Jamais monsieur
de Bellehumeur n'a eu le loisir de me posséder.
- Pourrais-je vous demander pour quels
motifs? lui demandai-je après être revenu de ma surprise.
- Je suis vierge, me dit-elle. Jamais homme
ne m’a dépucelée. Même mon mari, l'Archiduc, ne m'a
jamais touchée. Il était homosexuel.
Je pris la décision
de ne pas appeler la garde nationale. Elle avait, pour une raison inexplicable,
réussi à ne pas participer aux cérémonies d'initiation
sexuelle, obligatoires à dix-sept ans!
- Je ne sais pourquoi je vous ai confié
ce secret, dit-elle ensuite. Promettez-moi de ne point abuser de la confiance
que j'ai placée en vous.
- Madame, je suis un homme d'honneur, répondis-je.
Je me contenterai de vos faveurs.
- Homme terrible ! s'écria-t-elle,
et elle s'enfuit du salon de la marquise de Nazir Khan.
Pendant plusieurs semaines,
je lui fis une cour des plus assidûes. Je ne comprenais pas son antipathie
pour ma jolie figure. Elle s'entêtait à vouloir me persuader
que je ne la vaincrais jamais, mais elle savait fort bien que je désapprouvais
sa virginale conduite. Un jour, la peur l'emporta sans doute, et elle accepta
de venir chez moi pour céder à de nobles caprices. Je lui
tint les formules d'usages:
- Ma chère ***, nous ferons l'amour
où il vous importe, mais de grâce dépêchez-vous
d'arrêter votre choix.
- Puisqu'il en est ainsi, me dit-elle,
ce sera dans la mansarde. Je sens que là-haut je vous aimerai beaucoup...
Elle bondit dans les escaliers
et grimpa jusque dans ma mansarde. Je n'eus aucune difficulté à
la rejoindre dans cet endroit poussiéreux. Nous nous défîmes
de nos vêtements, sans pour autant qu'elle n'enlève ses bijoux,
et j'eus le plaisir d'admirer ses formes, qui étaient parfaites.
Je caressai tout d'abord ses
cheveux d'or, qui étaient retenus en un chignon. Ensuite, mes mains
descendirent le long de son visage angélique, sur ses tempes, sur
ses joues, jusqu'à son cou où elles s'extasièrent
au toucher de son duvet blond. Je lui massai un peu les épaules,
puis les seins (ces deux pamplemousses aux globes pâles). Pour finir,
je l'empoignai par les fesses, l'approchai de moi, et me mis à l'embrasser
passionnément. Mon Ambassadeur dressé éprouva une
sensation voluptueuse au contact de son ventre.
Je décidai qu'elle
devrait se déflorer elle-même sur moi, et me couchai sans
vergogne par terre. Mon Éperon rocheux se dressait, fort comme une
colonne du Panthéon, ou plutôt, comme un des bras d'Hercule,
et prêt à exploser.
Elle défit ses cheveux,
qui tombèrent jusque dans le bas de son dos. Ensuite, elle prit
ma verge dans ses mains et descendit lentement sur moi. Je crois qu'elle
eut beaucoup de peine à déchirer son hymen: je me contentais
de rester allongé, jusqu'à ce que je sente que je déchirais
le voile de sa virginité. Je m'amusais à observer son visage,
qui prenait tour à tour des expressions de douleur et de jouissance
infinie. Lorsque je sentis rompre son voile virginal, je décidai
de me mettre en marche. Ce fut une nuit d'amour merveilleuse, qui ne finit
que vers midi, le lendemain.
Gary
Del Monte
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