JE M'ESSAYE 2
par Rastaquouère MacO'mmune
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   Depuis les origines très obscurantistes de cette page, je m’efforce de circonscrire mes jongleries, afin de faire des articles qui se tiennent, et qui ont une certaine cohésion, mais malheureusement, tous mes collaborateurs, cette bande de demeurés, ne se donne jamais la peine de trouver des fils conducteurs à leurs élucubrations. Alors, ce mois-ci, puisque les Boeing pleuvent, et que je ne veux pas me faire chier, et que je fatigue, j’ai décidé de faire moi aussi un article comme une queue de veau, comme disent les éleveurs. Vlan. En voiture!
 
 

ITEM #1 / UNTASTY TATERS

S’il y a une chose que je ne digère point, moi, Rastaquouère, parangon de vertu, c’est de constater que certains publicistes font fi de la signification réelle de certains mots simples de la langue française pour leur attribuer un nouveau sens. En équilibre à la cime de l’érudition orthographique, quand je parle de mots simples, je ne pense pas aux tryponophobies, aux sidérodromophobies ou aux ptéronophobies; je parle, ici, de mots qui se retrouvent même dans de rudimentaires dictionnaires miniatures de 32 pages écrits à l’encre de chine par des gens (fous comme cinquante Pêle-Mêles) qui ne savent que faire de leur microscope atomique. Évidemment, tout ceci peut vous sembler absrtait sans un exemple concret. Voilà donc l’exemple qui éclairera vos lanternes (qui stimulera votre cortex noix-de-grenoblien): dans l’annonce télé des TastiTaters de McCain (une sorte de frite trapue et ventrue) on peut entendre ceci: « …des bouchées de pomme de terre à la saveur CROUSTILLANTE ». Une saveur peut-elle être croustillante? me questionnais-je à part moi-même après avoir visionné cette atrocité. Bien évidemment, non! concluais-je – cette fois-ci à voix haute (ce qui fit pleurer Pêle-Mêle car il venait de me demander s’il allait bientôt recevoir sa paye du mois passé). Selon moi, la saveur fait appel, non pas au sens du toucher, mais au sens du goût. Cependant, comme je suis de bonne foi, j’ai sauté sur mon dictionnaire pour me rassurer sur la signification du terme «croustillant ». Qui craque sous la dent… me confirma le p’tit Bob (qui, en passant, tout comme les TastiTaters, est trapu et ventru). En faisant abstraction de cette faute de français impardonnable (justifiant illico la peine capitale), un fait demeure : croustillant ne veut nullement dire « succulent ». À la limite, quand ça croustille, c’est louche, surtout si l’on se trouve dans un restaurant du Chinatown de Montréal. Un dernier mot sur les TastiTaters, j’encourage tous les défenseurs de la langue de Beaudoin à boycotter les produits de marque McCain, et ainsi mettre un frein à tout ce matraquage éhonté de notre belle langue.
 


ITEM #2 / LYCÉE DES PRÉCEPTES DE SATAN

Il existe une autre publicité télé qui me fait dresser le poil des jambes (ce qui a pour conséquence de mettre mon beau falzar en lambeaux). À vrai dire, cette publicité me fait peur au point d’en faire des cauchemars la nuit. Il s’agit de la propagande des cours de langues LPS. Dans celle-ci, nous voyons le comédien René Gagnon - que nous avons pu subir pendant nombres d’années dans le téléroman Les Machos (un somnifère puissant) - nous parler de l’école LPS. Jusque là, ça ne va pas trop mal, on est habitués à sa drôle de façon de s’exprimer, de se mouvoir, d’avoir l’air nono, etc… Ce qui est très sournois, c’est que le réalisateur a utilisé une deuxième caméra lors du tournage pour ainsi pouvoir filmer le guignol de profil - et en noir et blanc de surcroît. Il va sans dire que, pendant toute la publicité, ce deuxième « plan » nous est présenté en médaillon, simultanément au plan principal, et dans le coin inférieur droit de notre petit écran. Quand arrive la fin de l’annonce, sans crier gare, le benêt Gagnon tourne violemment sa tête à quatre-vingt-dix degrés (faisant maintenant face à la caméra qui jusqu'alors filmait son flanc) et termine sa phrase, en disant, d’une voix sèche et pas gentille du tout : « LPS ». Excusez-moi mais là, je ne peux me retenir de dire que vous allez trop loin! Minute, papillon! Dieu sait à quel point je suis tolérant, mais là vous dépassez les bornes! C’est bas… Très bas! Voulez-vous nous traumatiser, pour le restant de nos jours? Howard Stern, à côté de vous, c’est Jésus, crisse! Messieurs qui avez travaillé à concevoir ce message à saveur satanique, je vous somme d’arrêter le génocide de nos âmes pieuses! LPS serait-il l’acronyme pour : Lycée des Préceptes de Satan?
 


ITEM #3 / ABLUTIONS FÉMININES ET AUTRES US

Dans un tout autre ordre d’idées, je me permets maintenant de faire une parenthèse sur le mythe de la prédisposition des femmes pour le domaine des soins cutanés. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais, nous, les hommes, avons tendance à accepter, tout bonnement, sans se poser de questions, la croyance populaire selon laquelle nos belles dames, systématiquement, connaissent toutes les petites attentions cucul que requière l’épiderme des hominiens. J’ai de petites nouvelles pour vous, les gars! Il n’y a rien de plus faux! L’autre jour, j’étais en train de patauger dans ma belle baignoire, avec l’ensemble de ma collection de bateaux miniatures. Le dernier vaisseau de la flotte espagnole venait de sombrer. Le capitaine de l’armée française s’apprêtait à sabrer le champagne, non sans avoir, préalablement, entonné un Te Deum en l’honneur du Roi Rastaquouère XIV, quand tout à coup! Comme si le destin ne voulait point reconnaître le triomphe des victorieux (il faut dire que le Roi à recours à des tactiques). Je m’aperçus, à mon grand ahurissement, que j’étais en panne sèche de Old Dutch! Malédiction sur l’exagone qui, pourtant, est habitué à ne point se laver! Sans sortir du bain, j’ai alors sommé les deux K, Kiri et Kalypso – celles-là même qui ce « pognent » le beigne depuis des lustres (au sens propre et figuré) – d’aller me chercher un nouveau contenant de Old Dutch. Hé bien, devinez quoi, chers lecteurs assoiffés de Vérité; non seulement elles ont pris un temps fou pour revenir (j’avais la peau comme un pruneau), mais elles sont revenues avec du Old Dutch en poudre! Avais-je besoin de préciser à ces têtes de linottes qu’il me fallait du Old Dutch liquide qui ne « raye » pas les surfaces! J’ai la peau sensible, moi! Comme vous voyez, il est loin d’être certain que toutes les femmes savent ce qui est bon pour le tégument. Je ne peux pas me laver avec ce truc! me suis-je insurgé à ces donzelles incultes. Et elles ont filé, en catimini, en riant dans leur barbe! C’est vraiment pas correct, de se foutre de ma geule de la sorte!
 


ITEM #4 / « 9-11-2001 »

Sur une note plus sérieuse, cette fois, le mardi 11 septembre 2001, j’étais en train de paufiner le paragraphe que vous venez de lire (si vous lisez de haut en bas et non de bas en haut) lorsque le monde s’est écroulé devant mes yeux. La télé était ouverte, comme d’habitude, et je tapais fébrilement sur mon clavier. Et le pire est arrivé : je me suis cassé un ongle! Excusez mon franc-parler, mais, maudit que c’est douloureux! Par un curieux hasard, cette calamité coïncida avec l’écrasement des tours jumelles du World Trade Center. À ce propos, j’ai un petit communiqué « politically correct » à vous transmettre; profitez-en, ça n’arrivera pas souvent! Le voici donc: En mon nom et en ceux des employés de Ma Commune Légère, j’offre ma plus sincère simpathie aux familles et aux amis des victimes de ce geste injustifiable perpétré par des gens qui n’avaient pas toute leur tête, et c’est un euphémisme. Quoiqu’il en soit, la vie doit continuer, à dit le maire Giuliani, et je n’ai pas l’intention de me sensurer. Vous conviendrez qu’étant donné ma notoriété, me taire ferait bien trop plaisir aux sympatisants de ces assassins sans scrupules. J’ai un rôle social à jouer, et j’entends le jouer jusqu’au bout. Désormais, je vous écris de mon bunker, dont l’emplacement doit être tennu secret pour ma propre sécurité.

Déjà, un flot de courriels m’assaille. On me questionne, on m’interroge, on me consulte, bref, on essaie de me tirer les vers du nez quand je ne porte même pas de lunettes. Bernard The Rhum m’écrit:  «Rastaquouère, mais où était donc Superman pendant que le WTC s’écroulait?», c’est une très bonne question, Bernie! Je vais te le dire, moi, où il était, ce ti-coune: il était sans doute en train de forniquer avec sa Lois Lane dans son château de pacotille! Mais la meilleure question qu’on m’a adressée dernièrement est celle-ci : « Cher Rastaquouère, vous qui êtes un être profondément vulgaire, pourriez-vous vulgariser pour nous la situation afghane? »

Bien entendu, que je peux faire ça, l’ami! Tiens. La clef du conflit qui oppose en ce moment les Américains aux Talibans se trouve enfouie dans des manuscrits fort anciens que vous avez certainement déjà compulsés même si vous n’êtes pas les gens les plus cultivés : j’ai nommé, l’œuvre complète de… Peyo! En effet, les Talibans sont les Schtroumpfs, tout crachés : ils ont de drôles de bonnets, ils ont une fascination pour une plante rare appelée salsepareille (qui les met dans un état second), et il n’y a jamais de femmes en leur compagnie, mais seulement d’étranges poches de patates vivantes se baladant dans les rues, ce qui est pour le moins troublant. Les Schtroumpfs, n’ayant jamais terminé leur mets principal, sont toujours privés de dessert (ni de télévision, ni de radio, ni de musique, ni d’Internet)… Puis les Schtroumpfs, tout comme les Talibans, haïssent Azrael (que ce soit le démon, ou le chat), et ils craignent Gargamel, le vieux schnock grincheux de service (donc, George W.).

Ravi de vous avoir aidés, mes agnaux!
 
 

Rastaquouère MacO'mmune 
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