LE CÔTÉ OBSCUR DU SEIGNEUR DES ANNEAUX 
par David Pêle-Mêle
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   L'un des deux twits, le plus jeune des deux, Ebert ou Roeper (je ne saurais dire), a parlé du navet de Peter Jackson. Cette émission de critique cinématographique est meilleure que Reviewers At Large, l'autre programme du même genre qui était là avant. Alors ce crétin nous dit: « Encore un gros film commercial! » Et, deux minutes plus tard, le voilà qui se plaint du fait que c'est trop long, que trois fois trop de personnages empêtrent l'histoire, et que la fin est la chose la plus inconcluante qui soit. Finalement, il aurait voulu un nombre hollywoodiennement décent de personnages, une durée normale, selon des standards hollywoodiens, et une fin pure et probante à la Hollywood. Encore un gros film commercial? Branche-toi, l'ami! Tout ce que tu nous dis nous laisse croire que ce n'est pas du tout fait à la façon d'Hollywood. Et ensuite tu viens clore tes élucubrations de macaque bigleux en disant: « Encore un gros film commercial! »

   Faudrait savoir! Espèce de moule à l'intelligence de pétoncle.

   De toute manière, cet Anglais maniéré n'a même pas lu les livres et il se targue de vouloir juger ce film. Est-ce que je vais perdre mon temps avec des poires qui n'ont même pas lu? Tout de même! Oui, c'est un mauvais film, mais il faut le flouer juste pour les bonnes raisons. Pas parce qu'il dure trois heures. Pas parce qu'il dépasse le quota Bruce-Willisien de personnages principaux dans un synopsis ou qu'il se termine en queue de poisson. Non. Faut déféquer sur cet affreux salmigondis pour les vraies raisons.

   Il y a pourtant un peu de bon là-dedans. Pas beaucoup. Mais pour peu qu'on y regarde, de près, il y en a! Le simple fait de voir les ruines de la vieille tour d'Amon Sûl est une sorte rêve! C'est cela qui va rester. Ce genre de chose. Pas le combat contre le Troll des cavernes. Pas les mines caricaturales percées par Saruman autour de son ridicule pseudo-Orthanc. Pas les boisés mystico-hallucinatoires le Lothlórien, dont le rendu était supérieur en tous points dans le dessin animé de 1978. J'en passe, et des meilleures!
 

LES OMISSIONS 

   La toute première omission, qui saute littéralement aux yeux (et aux oreilles), est celle des poèmes, et des chansons de la Terre du Milieu. Restons virils. Surtout rien qui puisse sembler homosexuel, sentimental, spirituel, artistique, délicat, ou fragile! Bravo. Les vrais de vrais vont pouvoir aller vigoureusement voir ce film, bras croisés, les pieds sur le dossier du fauteuil de devant, en n'étant jamais mal à l'aise une seule seconde. Un bel exploit. Grr! Ah! Nos pénis sont gros! Nous sommes rudes! Pas de femmeletteries! Chanter, réciter des poésies, ça, c'est pour les tantouses et les moumounes!

   Voilà pour ça. Et puis, ce n'est pas tout. Nous n'avons même pas encore commencé vraiment, mon petit père! On commence? D'accord.

   Dagorlad et la reconstitution du siège de Barad-dûr est une très gigantesque déception. Probablement la plus immense de toutes, dans la mesure où cela recrée imparfaitement la fin du Second Âge. Je ne sais pas pourquoi Peter Jackson n'a pas recréé le tout, fidèlement, et sans improviser maladroitement comme il l'a fait. Et ça n'aurait même pas coûté plus cher! Pas un sou de plus!

   Premièrement, l'épée Narsil n'a pas été fracassée par un coup de Sauron. Deuxièmement, Isildur ne sectionne pas les doigts de Sauron tandis que Sauron est encore debout. Tout ça est une pure invention et une pure hérésie, si j'ose dire. Ce n'est pas comme ça qu'ont eu lieu ces événements décisifs. Jackson n'y est pas du tout.

   C'est la Dernière Alliance. Elfes et Humains. Qui sont les chefs de tout ceci? Gil-galad pour les Elfes. Elendil pour les Hommes. Le roi Elendil est là. Où est Gil-galad? Où est le personnage glorieux le plus important de la fin du Second Âge? De tous les Elfes, on ne verra que le seul Elrond. Que fait-on de Malgalad, de Thranduil (le père de Legolas), du roi Oropher (successeur de Finrod) qui chargea le premier, avant que Gil-galad n'eut donné l'ordre? Et d'Amdir, le père d'Amroth? Disparus, tous?

   Voici comment ça se passe. Gil-galad, le tout dernier roi Noldor en exil, brandit sa lance étincelante (nommée Aeglos) et transperce Sauron. Au même moment, Elendil frappe Sauron de son épée Narsil et le blesse à mort. Mais Sauron agonisant assène un dernier coup, qui fauche les deux rois ensemble: Gil-galad (des Elfes) et Elendil des Humains tombent de conccert, devant leur adversaire mourant. Et là, quand Elendil tombe, se brise sous lui la précieuse lame de Narsil. Sous lui. Quand il tombe. Pas avant. Alors ils sont là. Morts. Tous les trois. Sauron: mort. Gil-galad: mort. Elendil: mort... Et c'est à ce moment qu'Isildur, fils d'Elendil, ramasse le tronçon brisé de l'épée de son père, et coupe, en guise de trophée, le doigt noir de Sauron, pour y prendre l'Anneau. Combien cela aurait-il coûté, pour bien faire la scène telle quelle? Vingt, ou trente dollars de plus? Je les aurais moi-même déboursés, volontiers! Mais je ne m'explique pas cette horrible perversion d'une vérité « historique » qui, dans l'univers tolkienien, est aussi primordiale, mettons, que le combat de Jacob contre l'Ange, ou le sacrifice d'Isaac par Abraham. Voilà! C'est hors de la sphère pourtant vaste de ma compréhension.
 

LES FAUSSETÉS 

   Il y en a tellement. Il y en a des tas! Des tonnes. Je traiterai des plus grosses un peu plus loin dans cet article, mais commençons par les petites. Gimli n'essaie pas de fracasser l'Anneau, en plein Conseil d'Elrond. Legolas ne présente pas officiellement Aragorn au fier et orgueilleux Boromir en déclinant ses titres, en mentionnant que Boromir lui doit serment d'allégeance. Saruman n'a pas chez lui une copie du scénario du film, avec une illustration du Balrog. Pas moyen pour lui de deviner que les Neuf vont emprunter le passage de la Moria. Pas moyen (pour personne au monde) de savoir qu'il y a un Balrog dans la Moria. Ce n'est pas Frodo qui résoud l'énigme sur la porte d'entrée de la Moria. Gimli va en Lothlórien les yeux bandés. Les Sindar de Lothlórien ne sont pas blonds. Galadriel offre à tous les compagnons un cadeau avant leur départ. Et pourquoi faut-il que la statue géante d'Isildur, sur la rive droite du fleuve Anduin, ne ressemble pas du tout à Isildur? Choisissez un acteur qui ressemble à votre putain de maquette... ou alors construisez une maquette qui ressemble à votre putain d'acteur!
 


PERSONNAGES MANQUÉS 

   Aragorn, Galadriel, les Nazgûl, et Sam étaient mieux en 1978. Je ne me gênerai pas pour le dire. Aragorn avait l'air plus mûr, et il avait son allure bien à lui: basané, posé, discret. Galadriel, j'en reparlerai tout à l'heure. Les Nazgûl en « Full Plate Mail » ça m'a un peu ennuyé. C'est nul. Pouah! Quand on pense aux Nazgûl de 1978, il n'y a pas de comparaison qui tienne! Quant à Sam, il est si beau dans le film, si rose comme un petit cochon, si lisse, si pur. Trop rose. Trop pur. Merde, c'est un jardinier, Sam! Il faut qu'il n'ait pas la peau blanche comme du lait de poule. Il bosse dehors!

   Legolas est raté à mon humble avis. Autant dans le film que dans le dessin animé. Personne n'a vraiment créé un Legolas crédible. Ce sera pour une autre fois. On ne peut pas tout avoir.
 


PERSONNAGES RÉUSSIS 

   Boromir, Elrond, Frodo, Gimli, le Balrog, et Saruman, sont assez bien réussis, merci. Beaucoup plus réussis dans le film de Jackson, que dans le dessin animé, en tout cas. Et Gandalf est aussi parfait dans le film que dans le dessin animé; c'est une exception, ça (une bonne exception). Les deux Gandalf sont merveilleux. Je ne saurais, honnêtement, en choisir un plutôt qu'un autre. Ian McKellen joue un Gandalf un tout petit peu plus « humain » et accessible, et un tout petit peu moins brillant ou extravagant qu'en 1978, et c'est extra! Voilà une trouvaille digne de mention, enfin!

   Boromir sera remarquablement plus monarchique que dans le dessin animé. Dans le dessin animé, il avait l'air de Groûmm le Viking, si vous voulez me passer l'expression. À présent mission accomplie: il a vraiment l'air du fils du Régent de Gondor. Dans le dessin animé, le pauvre Elrond avait l'air de ce dont aurait l'air le célèbre (et immaculé) Agent Glad, s'il se teignait les cheveux en noir. Dans le film de Jackson, eurêka, il a l'air d'un seigneur Elfe. Saruman est mieux réussi qu'en 78; il est diabolique, mais pas en apparence, et uniquement en actes, si j'ose dire, ce qui devrait toujours être le cas, puisque c'est un Maïar, et que les Maïar n'ont jamais l'air de vieux nécromanciens pervers ou dingues. Le Balrog, wow! (On ne peut même pas tenter une comparaison... Dans le dessin animé: un hybride entre un papillon géant et le Bonhomme Pilsbury. Dans le film: oui, un vrai Valaraukar, tout à fait!)
 


UN MONDE D'HORREUR 

   Le monde « parallèle » de l'Anneau est trop exagéré: tout bouge! tout tournoie! on n'y voit rien! c'est gris! c'est opaque! c'est un vrai cauchemar! un bad trip d'acide! Du calme, les gars! Comment se peut-il que Bilbo ait employé l'Anneau durant de nombreuses années, afin de cambrioler, voler, détrousser? Si c'est vraiment si exagéré et fou et nébuleux, à chaque fois qu'on passe l'Anneau à son doigt, il est impossible que le pauvre petit Hobbit ait pu commettre toute cette longue série de vols et de cambriolages, qui requièrent de la discrétion, de la délicatesse. Comment voudriez-vous distinguer les poches d'une victime ou le trou d'une serrure, dans ce monde obscur tourbillonnant et cauchemardesque? On constate ici le zèle de Peter Jackson, qui a fait son apprentissage dans le film d'horreur et qui n'a pas su tempérer lui-même ses ardeurs impressionnistes. Ce n'est plus Meet The Feebles, mister Jack, c'est du Tolkien! Tout doux!

   L'Oeil de Sauron en est un excellent exemple. Cette image énorme qui revient périodiquement me fatigue et m'agace au plus haut point et ce n'est pas du tout ainsi que je visualisais la chose. Pour moi c'était plutôt une idée, un principe ayant pour substrat la Pierre-Ithil emportée à Barad-dûr. L'Oeil de Sauron est une subtilité. Pas le symbole même du Mal et de l'Enfer. Sauron n'est pas Melkor et ne peut pas irradier le Mal à tel point. C'est un Maïar, plus ou moins de la force de Melian, maléfique plutôt que bénéfique et c'est tout et c'est bien suffisant. D'ailleurs j'aimerais mettre quelque chose au point en ce qui concerne l'Oeil de Sauron. Lorsque quelqu'un met l'Anneau, Sauron n'en a pas du tout conscience. Il l'ignore. Il n'a aucune façon de le savoir. Ça n'est pas du tout comme on peut voir, dans le film, lorsque Frodon met l'Anneau pour se sauver de Boromir et qu'il voit la tour de Barad-dûr et l'Oeil gigantesque aussi gros qu'une planète et fixé droit sur lui. Pas du tout, les gars. Sauron n'a aucun moyen de percevoir ceux qui mettent son Anneau. Car sinon il aurait récupéré celui-ci depuis longtemps... Bilbo a utilisé cet Anneau, un nombre incalculable de fois, en soixante ans! Sam enfile même l'Anneau, durant des heures, pour se sauver des Orcs de Cirith Ungol, à moins de soixante-dix milles de Sauron lui-même, sans être repéré du tout. (Alors, s'il vous plaît, monsieur Jackson, respirez un peu par le nez, et lâchez-moi la grappe avec cet Oeil de Merde.)

   Peter Jackson a un défaut majeur: il est hypnotisé par le Mal et n'arrive pas à s'en dépêtrer... Il se croit même tenu de démonifier Galadriel, l'espace de quelques instants, en la noircissant puis en lui donnant des yeux terribles, une voix caverneuse. Il n'a compris le personnage de Galadriel qu'à moitié. Toute la scène du Miroir de Galadriel sonnait mille fois plus juste dans le dessin animé. Qu'on nous montre une Galadriel iridescente, altière, mais pas une espèce de sorcière! C'est bien simple: Jackson a façonné la Galadriel que-les-Nains-imaginent. La Sorcière de la Forêt. C'est biaisé. Elle ne se présente vraiment pas sous de tels dehors. Jack n'a pas assimilé le caractère de la divine fille de Finarfin; celle qui a vu la Lune se lever pour la première fois du monde sur le Beleriand, quand son oncle a sonné du cor après la traversée du désert des glaces; celle qui a lutté et souffert à l'époque d'Eregion; la diaphane princesse Noldor en exil; la haute figure, bienfaisante, jadis compromise par les actes de son cousin fou et visionnaire. Lorsque Frodo lui offre l'Anneau, elle ne peut que réagir comme dans le dessin animé: rire, se moquer avec philosophie du destin railleur, et d'elle-même et de tout ce que le monde a déjà enduré... Mais pas se démonifier! Et il y a aussi Bilbo. Jackson a aussi démonifié Bilbo un instant lorsque Frodon lui fait voir l'Anneau une dernière fois à Rivendell. On n'a pas besoin de démonifier Galadriel et ni ce pauvre cher vieux Bilbo juste pour faire saisir au public combien l'Anneau est mauvais. Les méchants sont déjà assez nombreux dans l'univers de Tolkien, il n'y a pas besoin d'obscurcir les bons personnages par-dessus le marché! Mais Jackson ne connaît pas d'autre façon de faire passer son idée, ce gros plein de soupe... Attendez voir comment il nous démonifiera Denethor. Ça n'aura pas de fin. Ce n'est pas Tolkien, c'est Jackson qui révise Tolkien et l'apprête à sa sauce film-d'horreurienne.

   Et que dire des « mines » que fait creuser Saruman à Isengard et des forges où ses Orcs martèlent le fer agressivement? À qui diable s'adressent donc ces séquences parfaitement superflues et risibles, sinon à la génération Warcraft II? Cela s'adresse à des demeurés de dix-sept ans qui ont acquis depuis longtemps l'habitude de se faire de nouvelles mines, de se faire de nouveaux Orcs, de se faire ci ou de se faire ça. Hélas on ne fait pas des Orcs. On les recrute. Même Sauron ne peut pas faire des Orcs... Même Sauron ne pourrait pas se faire cent quarante nouveaux Nazgûls s'ils le voulait. Il n'y a que Melkor qui a pu créer des Orcs, des Trolls, des Balrogs, et encore, tout cela était par le truchement d'Eru, en faussant la Musique des Origines et en pervertissant la vision des autres Ainur. Alors donc qu'est-ce que c'est que cette scène imbécile où Saruman creuse dans l'argile et finit par trouver une nouvelle race d'Orcs? Je sais que ça fait référence à toute une mythologie de glaise originelle et de Chtoniens et de Golems, mais ça ne vient pas du tout de l'oeuvre de Tolkien. C'est du délire. Ça ne se passe pas du tout comme ça. Cher Peter, choisissez: montrez-nous une adaptation cinématographique de Baldur's Gate, ou alors, faites celle du Seigneur des anneaux, mais ne faites pas les deux ensemble!

   De plus, Orthanc n'est pas sensé avoir un air de tour diabolique en pierre noire avec des ailerons effilés au sommet: c'est une très ancienne construction numénoréenne et donc à peu près semblable aux tours de Minas Tirith. Et qu'on ne vienne pas me dire que peut-être Saruman a posé les ailerons au sommet et fait repeindre en noir! Ça ne tient carrément pas debout!
 

L'INEXPLIQUÉ

   La preuve que c'est un film pour initiés, et non un film « grand public », c'est que nulle part il ne sera fait mention de la nature demi-elfique d'Elrond, et qu'on ne revient aucunement sur l'épisode du torrent qui submerge les Nazgûl, pour l'expliciter à l'audience. Le public n'ayant pas lu le livre croira qu'Arwen peut ordonner aux rivières de se déchaîner en murmurant seulement quelques mots.

   À un certain moment, dans la forêt, entre le village de Bree, et l'instant où Arwen rencontre les Hobbits, il y a une scène curieuse où l'on voit derrière Aragorn des Trolls transformés en pierre, qui sortent tout droit du livre The Hobbit, mais cela non plus ça n'est nullement expliqué. Pas un mot. Il faut savoir, ou alors aller tout simplement au diable, parce que le réalisateur ne nous fournira pas le moindre indice. Un film pour initiés.

   Pour initiés? Au fond, oui et non. Pourquoi est-ce que le pauvre Gimli découvre la ruine du royaume de la Moria, seulement au moment où la Compagnie y met les pieds? C'est le comble du stupide! Il est persuadé qu'il va être accueilli chaleureusement par son cousin, le roi Balin, et désespère brusquement lorsqu'il découvre que la Moria est détruite et que les Nains sont tous morts... et il se précipite en pleurant vers le tombeau de Balin, dès qu'il l'aperçoit. Mais la Moria est tombée depuis plus de mille ans et tout le monde le sait! Même les Elfes! Même les Humains! Tout le monde. C'est connu. Et ça fait partie de l'Histoire... comme la chute de l'Empire romain pour nous! C'est comme si l'un d'entre nous se rendait naïvement à Rome, sur le mont Palatin, en pensant y être accueilli par Tibère, et que tout à coup il découvrait que ce monde-là n'existe plus depuis près de mille six cents ans! C'est ridicule. Pourquoi avoir fait le film ainsi? Exactement 1038 ans avant les événements du film, les Nains, en creusant profondément sous Barazinbar, ont éveillé un Balrog qui sommeillait là depuis quatre mille ans. Le Balrog tua Durin VI, roi de la Moria, et tua aussi son fils un an plus tard, et les Nains se sauvèrent de Khazad-dûm. Voilà. Plus de mille ans avant le film. Et pour ce qui est de Balin, il est retourné dans la Moria brièvement, environ trente ans avant les événements du film, mais ça n'a pas du tout duré, car les Orcs occupaient les lieux et étaient impossibles à déloger... Et d'ailleurs Balin est le cousin de Glóin, le père de Gimli, mais pas le « cousin » de Gimli. Eh! soyons généalogiquement précis, nom de Zeus! Alors donc pourquoi ce changement majeur? Est-ce que ça apporte quelque chose de plus? Une scène émotive, pour le personnage de Gimli? La découverte macabre d'une tuerie? Ça ne vaut pas le coup; le jeu n'en vaut pas la chandelle. (Avec l'omission du roi Gil-galad, c'est la plus grossière inexactitude du film. Il est strictement IMPOSSIBLE de comprendre ce choix du réalisateur. C'est inexplicable, inexcusable, et sans fondement.)

   Les Oscars! Treize nominations? TREIZE? Pour ça? Ce navet? Merde de merde, mais qu'est-ce qui leur prend, à ces imbéciles heureux de demeurés d'Américains? Jamais ils n'ont osé mettre en nomination le moindre film de Star Wars, et encore moins leur donner un Oscar! Et Dieu sait que The Empire Strikes Back était un meilleur film que ce caca d'oie pondu par Jackson. Ils n'ont même pas donné d'Oscar à La leçon de Piano, un film australien tourné en Nouvelle-Zélande comme le navet, mais cent quarante-sept millions de fois meilleur. Et là, tout à coup, out of the goddamn fucking blue, treize nominations et probablement deux Oscars assurés ou même plus? What the heck? Je ne comprends pas. Y a-t-il de la politique, là-dessous? Est-ce que les vieux gâteux d'Hollywood essaient de séduire les nouveaux cinéastes australiens... pour mieux les acheter plus tard, ce qui n'était pas le cas à l'époque de Jane Campion? Ça me dépasse.

   Faites un bon film, vous aurez rien. Faites un flop et l'on vous donnera treize Oscars. Go figure.

   Grave décision: je n'irai pas voir le prochain. Il n'y a pas les Ents. Pourquoi se donner la peine de raconter l'histoire du Gouffre de Helm si on escamote messieurs les Ents? Et qui est-ce qui pourra bien déposer Saruman, si les Ents ne sont plus là? À chaque nouveau détail faux, à chaque nouvel accroc au texte du livre, tout ce gros cirque devient de moins en moins l'oeuvre de Tolkien, et de plus en plus « autre chose » que je ne connais pas, et qui m'a l'air plutôt médiocre.
 
 

David Pêle-Mêle 
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