L'ANTIBASTONNADE
par David Pêle-Mêle
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  C’est rare. Très rare. Trop rare. Ça n’arrive pratiquement jamais, mais, oui, il peut advenir que nous aimions parfois des choses, ici, à Ma Commune Légère, et qu’on soit capables de dire, en se concentrant quelques heures, autre chose que des désobligences en cascade. On ne crache sur rien ce mois-ci; on lance des fleurs! Eh oui, croyez-le ou nope... Ça va vous changer. Vous vous pincerez un mamelon, ou le kyste cancéreux que vous avez dans le cou, pour être bien certains que vous ne rêvez point. Et vous ne rêverez point. Mais ne rêvez pas en technicolor non plus: ce ne sera pas toujours comme ça! La moutarde et son escalator nasal vont revenir, c’est promis. Alors profitez, à l’occase de la Rentrée, de ce sursis, parce que ce n’est justement qu’un cessez-le-feu. Il ne durera pas. Raison de plus pour le déguster. À table!
 

1. Éloge des X-Files

   Certains lecteurs diront: « les X-Files? c’est un peu out, non? » Non, justement... C’est magnifique, cette télésérie. Encore plus aujourd’hui qu’auparavant. Les X-Files font partie de ce rare genre de choses qui mûrit et s’améliore en vieillissant tout comme les vins, et contrairement à Star Wars, qui s’aggrave et se détériore monstrueusement, à mesure que passent les années.

   Tout est encore intact, inédit, dans ce petit monde, le ton, le style X-Files. Le décorum, toujours aussi unique. Jamais la moindre prise de vue rappelant ces images (asceptisées) de Mysterious Ways, ou d’Au-delà du réel, ou des autres navets que l’on nous sert sur les ondes. Jamais un seul éclairage à la West Wing. Jamais le moindre plan maladroit... Tout est respecté, et même amélioré, par-rapport aux saisons précédentes! Cette série de Chris Carter ne compétitionne contre personne. Aucune autre télésérie ne lui arrive même à la cheville. Si The X-Files veulent un défi à leur taille elles ne peuvent vraiment que tenter de se surpasser elles-mêmes. Il n’y a pas d’autre instrument de mesure.

    Annabeth Gish, le « rayon de soleil » de la série (comme elle a été baptisée par les fans sur plusieurs sites Web): elle est ravissante, profonde, un peu opaque, un peu lumineuse et très sexy, merci, quoique discrète et même réservée... Une actrice splendide. Je suis en amour avec elle. Elle est extra. Son arrivée a tout renouvelé instantanément... Et deux minutes à peine après la fin d’un épisode, j’ai hâte au prochain, pour la revoir. Elle tient le rôle de l’agent Monica Reyes, spécialiste des sacrifices rituels et des cultes sataniques, rien de moins! En plus, à l’instar de Frank Black dans Millennium, elle dispose d’une sorte de sixième sens bizarre, qui n’est exploité que dans un épisode sur deux... mais qui rend son personnage plus complexe. Elle fume des Morley, comme le CSM jadis (ce qui est un élément douteux, si l’on considère que rien, aucun détail, n’est jamais gratuit dans les X-Files). Bien sûr, c’est d’abord par l’intermédiaire de John Doggett que Monica apparaît dans quelques épisodes; ils se connaissaient déjà au préalable, et Doggett fait donc appel aux services de Monica à quelques reprises. La transition est excellemment bien amenée, lente et progressive, de sorte que lorsque la saison numéro huit se termine, l’on sait que les pièces du puzzle sont en place, et que la nouvelle équipe sera composée de Doggett, de Reyes, et de Scully « à temps partiel », mais sans qu’aucun remplaçant n’ait pourtant été « parachuté » à l’improviste dans le récit. Doggett est présent depuis la saison sept, ayant lui-même bénéficié d’une introduction digne de mention, lors de l’épisode double où le Bounty Hunter prend l’apparence de Mulder. L’ami John Doggett a d’abord mené plusieurs enquêtes avec Scully, et l’une avec Mulder à bord d’une plate-forme de forage très lugubre, et même une enquête seul avec une recrue blondinette temporaire! Puis les événements se sont précipités, on est arrivé en quelque sorte dans un « dernier droit » et tous les protagonistes ont resurgi, simultanément, pour l’acte final. Durant un moment, les quatre agents sont là, c’est génial, même si l’on sent que Mulder (et peut-être même Scully) se préparent lentement, mais sûrement, à tirer leur révérence.

   Ce nouveau tandem Doggett / Reyes est merveilleusement stimulant. Ce n’est pas une copie du duo Mulder / Scully. Dans le cas de ces derniers, les choses étaient en quelque sorte tranchées: le premier, croyant, et la seconde, sceptique. Avec le nouveau « team », ce n’est pas aussi simple... Monica est évidemment un peu plus mystique que John, elle a l’esprit un peu plus ouvert, mais il y a des choses, par contre, qu’elle refuse d’admettre, et que John a déjà appris à accepter, parfois même à contrecoeur, ou par pure nécessité. Et surtout, élément rafraîchissant de ce nouveau tandem: John et Monica, contrairement à Mulder et Scully, s’appellent par leur prénom. This is great! I love them.

   « Picture-perfect » moment à la fin d’Existence, lorsqu’ils quittent le bureau du nouveau directeur louche, et qu’ils sont l’un à côté de l’autre, de trois-quart profil passés le cadre de porte, leurs deux visages calmes et narquois tournés dans la même direction:
   « You investigate what I tell you! » lance le directeur en colère.
   « And you put me on the X-Files, rétorque Doggett. That’s what I’m investigating. »

   J’aimerais dénicher un poster de cette scène, pour l’accrocher quelque part dans mon salon. Ce serait fabuleux.

    Les X-Files, ce n’est pas du tout la vraie vie, ce n’est pas le monde réel, en ce sens qu’il y a encore, dans l’univers, de l’inconnu, de l’inexploré, des zones d’ombre, du non-dit et du non-fait. Ce n’est pas une réalité plane et ennuyeuse, où les Richard Martineau et les Franco Nuovo se gargarisent par écrit en énonçant leurs vérités de La Palice (en étant d’ailleurs persuadés du bien-fondé de leurs infects postulats à la con). Et l’on n’aperçoit jamais une saleté de publicité de Nike, dans The X-Files. Et personne n’emmène jamais ses trois enfants chez McDonald’s... Et personne n’est marié. Et personne ne vit en petit couple dans un petit bungalow à Laval avec tubes de crème Bengay et des sandales Accu-massage assortis... Les personnages sont d’ailleurs tous célibataires, comme dans Tolkien. C’est cool. Ça donne du lousse, du jeu. Car on ne veut pas de Marie et de Jean qui vivent ensemble sur la rue Rivard avec leurs prescriptions du chiro et leurs rendez-vous chez le dentiste. On veut un peu plus. Une dimension un peu plus palpitante... Et du sacré. Du mythologique. Quelque chose où les humains puissent encore être des héros, puisque les seuls héros qui nous restent dans la vraie vie insipide sont Franco Nuovo, et Marie, et Jean, et Nike... Les gens normaux habitent Laval, ont leurs petites chicanes domestiques, leurs petites cajoleries (dans cet ordre), et ils n’intéressent guère que la pauvre Oprah.

   Les X-Files, ça n’a jamais été aussi bon qu’en ce moment... Si vous lisez ceci, M. Carter (parce que, oui, il y a des logiciels de traduction instantanés), sachez que vous vous êtes tiré d’affaire merveilleusement, et que ceux qui ont cessé d’écouter votre série à la saison numéro six, sont des demeurés amorphes et stupides. On n’a pas besoin d’eux. N’écoutez surtout pas les sinistres grincheux imbéciles qui ont déserté lorsque Mulder a commencé à s’effacer pour laisser la place à l’excellent Robert Patrick (John Doggett). Ceux qui ne sont pas contents n’ont qu’à changer de chaîne.

   Huit saisons complètes, et la série arrive encore et toujours à se renouveler! Cela n’est pas rien! CSM n’y est plus et c’est tant mieux: l’air commençait à empester. Il fallait du changement. Du changement, oui, mais pas trop, tout de même. Alors Krycek est encore là. Passation des pouvoirs du Mal en quelque sorte. Le Bounty Hunter et Jeremiah Smith (de Talitha Cumi) reviennent eux aussi (quoique brièvement) dans le décor. Sans oublier les Lone Gunmen, attachants délinquants informatiques dont Carter se sert, entre autres, pour faire un clin d’oeil caustique à la légende des trois Rois Mages.

   En y repensant bien, j’ai l’impression que la scène de l’immeuble à logement de Scully, à la fin de Essence, est en quelque sorte l’un des pinacles de la série, l’un des moments-charnières, l’instant où tout se joue ensemble, en même temps. Il s’agit de sauver le bébé encore à naître de Scully, que convoitent les colons extraterrestres. Et tout le monde y est. C’est une synthèse, parfaite, de la série. C’est la grande conjonction: Mulder, Scully (bien entendu), Skinner, Doggett, Reyes, et Krycek... même le diabolique Alex Krycek vient à la rescousse, pour la première fois! Du jamais vu... Le jeu du chat et de la souris dans les ascenseurs et la cage d’escalier de l’immeuble me donne l’impression d’assister aux trois ou quatres derniers coups d’une partie d’échecs, juste avant échec et mat. Mais ça n’est pas non plus qu’une fin, c’est également un commencement, et c’est un départ splendide, lorsque Monica Reyes, à qui Doggett vient à peine de téléphoner, aide Scully à monter à bord de la voiture pour ensuite tomber la veste et venir prendre place derrière le volant d’un air résolu, comme si elle avait tout compris d’ores et déjà, et qu’elle savait pertinemment qu’elles s’embarquaient pour un fort long périple. C’est un moment étoilé des X-Files, touchant, solennel, chargé et minimaliste à la fois, et plein de suspense.

   Quand Mulder et Scully ne seront plus là, la série s’enrichiera de par leur souvenir, au même titre que les nouvelles et nombreuses moutures de Star Trek s’enrichissent toujours un peu du mythe originel Kirk & Spock. Et je suis CERTAIN que Patrick et Gish feront une équipe du tonnerre. Je voudrais que les X-Files durent cinq saisons encore!
 

 2. Quelques films méconnus

   Smilla: film danois ayant probablement passé inaperçu; un hybride de Nikita nordique et de Lovecraft. Une énigmatique météorite « thermale » renfermant des vers de l’époque préhistorique (encore vivants) d’une espèce ayant disparu depuis l’ère des trilobites, est tombée quelque part dans les mers polaires. Un scientifique fou, et gentleman, essaie de se réserver l’exclusivité de ce secret, pour fins d’étude. Smilla, une jeune femme au passé trouble, enquête sur les décès (inexpliqués) des ouvriers ayant travaillé au percement de la grotte où a été découvert le météorite en question. Science-fiction cristalline.

   CoNVeRGeNCe: une autre intrigue minimaliste de science-fiction « nouvel âge ». Froid. Étrange. Et inquiétant. L’action se déroule à Seattle. Un événement se produit, qui brise, sans le vouloir, le continuum temporel. Par la suite, on découvre que des lignes de force invisibles ont été rompues, et que de telles lignes courent d’ailleurs partout, sur toute la surface du globe, depuis la nuit des temps... La réalité commence tout à coup à avoir des ratés, il y a des tremblements de terre « astraux », et invisibles, dont personne ne se rend compte excepté les héros. Anticipation très bizarre. Atmosphère inhabituelle que l’on n’a pas l’habitude de voir dans les films américains. Christopher Lloyd dans un rôle saugrenu et glacial de policier incrédule et désillusionné. A very eerie and uncanny movie.

   Conquest: belle oeuvre canadienne passée sous silence, datant d’il y a quelques années, déjà, avec Lothaire Bluteau et la craquante Tara FitzGerald. Petit village quasi désert des prairies où rien ne se passe. Il n’y a plus de jeunes sauf un (le banquier!) et la tenancière vietnamienne du snack bar. Jusqu’au jour où une sorte de bohémienne tombe en panne avec sa cadillac rouge, en plein soleil du mois d’août, qui bouleversera la petite vie simple et tranquille de ce hameau. Atmosphère onirique et personnages à la Steinbeck. Version moderne canadienne de Cannery Row.

   Miss Party: cocasse et original jusqu’au bout des ongles... Petite bibliothécaire rêveuse et con colocataire DJ, à qui il arrive toutes sortes d’histoires amusantes. Rythmé, rapide, dynamique, sympathique. Il faudrait deux ou trois films de ce genre par année!

   Prophecy: thriller horrifico-religieux. Un colonel sadique meurt, mais son âme demeure, passée de corps en corps par un Ange rebelle, qui tente d’empêcher l’Archange Gabriel de lancer une guerre céleste. Gabriel (interprété par l’impeccable Christopher Walken), en effet, est devenu zinzin depuis deux mille ans et plus, et il veut maintenant faire une sorte de guérilla dans le jardin de l’Éden, ce pour quoi il a grand besoin des âmes noires des pires criminels de guerre. Il y a de beaux duels entre des Anges renégats; l’Ange Uziel se fait trucider; et Lucifer lui-même fait une brève apparition, vers la fin, pour pimenter un peu le tout! À écouter dans l’obscurité après avoir relu le Livre des Nombres (qui est dans la Bible, pour ceux qui l’ignoreraient).

 3. Choses qui ne sont pas Mainstream

   COBRA The Musical: pièce présentée au festival Fringe. Hilarant du début à la fin. Le Commandant Cobra et ses deux fameux compères Serpentor et Destro, s’aperçoivent du fait qu’ils n’ont plus un sou pour financer leurs activités terroristes, alors ils décident de monter une adaptation d’Hamlet, afin de lever des fonds. Ils jouent donc eux-même les personnages de Shakespeare. C’est à pisser vigoureusement dans ses culottes. J’ai senti que j’allais rire, alors je m’étais apporté un catheter, puis un sac de plastique. Je me suis inséré moi-même le catheter dans le zizi. Je l’ai fixé au sac. Puis le spectacle a commencé et j’ai éclaté de rire. J’en ai pissé dans mes culottes (heureusement il y avait le catheter).

   Kino: le regroupement, de moins en moins inconnu, des jeunes cinéastes qui refusent catégoriquement de laisser l’absence de budget leur ravir le droit de tourner leurs oeuvres souvent plus inspirées et inspirantes que ce qui se pond (ou se chie) à Radio-Canada. Ils ont présenté des courts tout l’été en plein-air juste à côté de la tente du Cirque Éos. Très énergique. Bravissimo! Et leur site Web est assez tordant, merci. L’un d’entre eux a laissé un petit message sur le babillard: « On vous watche! » (signé: L’Office de la langue française du Québec). Tout y est toujours réjouissant, bondissant, et rafraîchissant.
 

4. La Coupe du Monde

   D’abord, réglons tout de suite le cas des Français. Il y avait un journaliste excité, avec ses grandes phrases, qui remontait sur ses grands chevaux, comme on dit, après chacune des anti-prestations de sa chère et nulle équipe nationale. « La France a perdu, mais elle a gagné. Oui: la France a gagné. Elle a gagné le droit de rêver encore un peu! (jusqu’au onze juin). » Eh bien? qu’avons-nous là? Un reporter-poëte? Quel con. La ferme!

   Et le jour de l’élimination, le revoilà à l’antenne... et il disjoncte complètement: « C’est pire qu’à l’abattoir! Ils frappent, encore, la barre transversale! Un joueur préfère en rire, alors que c’est À PLEURER... » Mais non, pauvre crétin, calmez-vous! Vous n’y êtes pas du tout. Ce n’est pas à pleurer. C’est juste que vous êtes parfaitement cinglé; vous prenez ça encore plus au sérieux que les joueurs eux-mêmes.

   Mais le gars n’en démord pas. D’une voix pathétique de Jugement Dernier, il s’écriera: « C’est une hécatombe, un Waterloo du football! » Moi, je lui réponds: « Pas de panique mon gros, ne vous tuez pas. Petite nature que vous êtes! Il ne vous en faut pas beaucoup, dites donc. Pourtant, la galaxie ne va pas exploser... Ce n’est pas l’apocalypse... Ce sont juste quelques mectons un peu stressés (par vous, entre autres) qui n’ont pas eu de pot, comme vous dites par chez vous. On s’en contre-quadruple-fiche. »

    Le match Portugal-Pologne sous une pluie battante: féroce et brutal! Comme des demi-dieux s’affrontant sous un déluge de Commencement du monde... Figo ressemble à une sorte de gargouille sans vie mais omnipotente. Pauleta compte trois buts, ce fou.

   Mentalité pragmatico-conne américaine: « Why aren’t the goalies dressed like the rest of the team? » Savez quoi? On ne veut pas le savoir... J’ai une autre question: Pourquoi est-ce que les Américains réfléchissent tous aussi mécaniquement que leurs tondeuses à gazon? Est-ce qu’il faut véritablement TOUT comprendre pour se sentir rassuré?

   Le gardien brésilien, Mon Marcos, a fait merveille. Ne parlons pas du carton rouge à Ronaldinho; les arbitres aussi ont des hormones et ne sont parfois pas dans l’une de leurs meilleures journées. Ça peut arriver à tout le monde. Une branlette, et le problème est réglé, comme disait (en d’autres termes) l’ami Diogène.

   L’un des joueurs italiens a l’air de porter une sorte de condom sur la tête. Son nom? Coco! C’est parfaitement burlesque. Mais non allez, ne riez pas: ce n’est pas un condom, mais bien un pansement. Il a été blessé au coco (à la tête). C’est tout. Bien comique!

   « Les Anglais n’avaient pas battu l’Argentine depuis 1966. » Et ça continue. Ils ne l’ont pas encore vaincue cette année... Comment, vous dites que si? Non, non, mettons-nous bien d’accord sur un point: le penalty, c’est un but donné par l’arbitre. Un penalty, c’est un but donné. Toujours. L’arbitre décide d’offrir un but gratos à une équipe. À mon avis, ça ne s’appelle PAS gagner... En outre, Beckham ne m’a pas du tout, pas du tout, pas du tout impressionné; ce n’est pas un mage du football comme Rivaldo.

   Défaite de la Corée contre ces connards d’Allemands... Le même journaliste (français) grandiloquent de tout à l’heure déclare: « C’est la fin des illusions... » Quel crétin! Qu’est-ce que c’est que ce préjugé européen? Que la France soit battue, au Tour préliminaire, et c’est Waterloo, mais que la Corée soit défaite, durant les quarts de finale, et ça, c’était encore même à ce point-là, même sur le « dernier carré d’as », du domaine des illusions? Sacré chauvinisme français, va! Lorsqu’il ne peut plus s’exprimer en faveur de la France, il choisit de s’exprimer en faveur de ce deuxième (et plus vaste) dénominateur commun qu’est l’Europe... Mais moi, je vous dis ceci, imbécile de journaliste français: si la défaite des Coréens durant les quarts de finale est la fin des illusions, alors croyez-moi votre bonne équipe de France n’a proportionnellement été, elle, qu’un vulgaire pet chimérique puant la mauvaise haleine abstraite! Non mais... La fin des illusions... Vous vous êtes regardés? Fin d’illusion vous-même, pédé inconséquent! Z’êtes un con infâme. Point final.

   Mais bon, j’avais dit que je ne crachais sur personne, aujourd’hui... C’est un article où je veux lancer des fleurs... Voici donc à quelle fleur je voulais en venir avec la Coupe du Monde. Je ne suis pas inconséquent, moi.

    Le match pour la « médaille de bronze », comme on l’appelle, m’a enchanté. Des buts dès les premières minutes, de l’action, un bel esprit sportif. Et l’incroyable tableau final: les Turcs vainqueurs et les Coréens vaincus, marchant d’un bout à l’autre du terrain, en se tenant par les épaules! Des joueurs turcs brandissant des drapeaux de la Corée! Et ils échangent leurs maillots... Et puis après la remise des médailles (prodigieuse en soi: il y a même des médailles pour récompenser le difficile travail des arbitres, et des médailles de « quatrième position » pour les Coréens), après la cérémonie du podium, tout ce beau monde, arbitres, Turcs et Coréens, forme un grand cercle au centre du terrain, un cercle mixte, tous ensemble! Essayez de voir ça dans la NHL. Bonne chance! Les joueurs de la NHL ne jouent MÊME PAS les Finales de Consolation; ils brisent plutôt le mobilier des hôtels, puis foutent le camp. Des brutes nazies... La NHL: ligue où seulement les joueurs Noirs attrapent des commotions cérébrales, comme le disait Dyke Kiri. Coïncidence? Je ne pense pas... Et avez-vous déjà vu un joueur canadien ou américain brandir un drapeau russe ou tchèque, après un match? Avez-vous déjà vu les deux équipes faire ENSEMBLE un tour d’honneur de la patinoire, après un match? L’esprit sportif? Mmeuh? C’est quoi, ça, l’esprit sportif?

   La Corée du Sud a donné l’impression d’une nation éminemment civilisée. Je suis sûr et certain qu’après leur élimination contre l’Allemagne, et après leur défaite en Finale de Consolation contre les Turcs, il n’y a pas eu UNE SEULE VITRINE de fracassée à Séoul. Je suis prêt à en mettre mes couilles à couper! Imaginez un pareil phénomène, en France ou en Amérique du Nord (Canada compris)? Ce seraient les émeutes du millénaire! Pas de doute là-dessus... Des millions de néo-hooligans saturés de bière dégueulasse feraient carrément brûler la ville, et même le pays! Aucun doute là-dessus. Mais en Corée? Non. On est capables de concéder la victoire en adultes. Voilà: ils ont MIEUX JOUÉ que nous, ce qui ne nous ôte rien de nos propres exploits... Fêtons, à présent! Pourquoi se fâcher? Inutile de détruire la Terre, Mars, et Jupiter... Prenons ça du bon côté. Nous ne sommes plus des petits garçons boudeurs et enragés de six ans, tout de même! Calmos, guys... La Corée, c’est the best. Do you wanna live there? Sûrement! Ça rayonne de savoir-vivre, et d’énergie, et d’enthousiasme, et de bonne volonté. Je décerne officiellement à la Corée du Sud la « Coupe du Monde de l’Élégance ». Rien à leur reprocher. Chapeau!
 
 
 

David Pêle-Mêle 
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